N’est pas de Gaulle qui
veut. Et encore moins Mendès France ! Le premier, mis en minorité par le
suffrage universel a démissionné de toutes ses fonctions « à midi » et le
second est allé le plus loin possible dans l’application des promesses faites
lors de son investiture avant d’être balayé par une majorité de circonstance
trop heureuse de se débarrasser de l’homme du calendrier et de la vérité. On va
donc voir, dans l’épreuve, comment notre actuel président réagit face à l’adversité.La crise politique qui
frappe François Hollande et le Premier ministre n’est pas une anecdote. Elle va
déboucher sur une crise de la majorité de gauche. Après avoir perdu (provisoirement ?)
des ministres écologistes et le soutien des communistes, être menacé par le
refus du PRG de voter la réforme territoriale, François Hollande devient de
plus en plus nu. Et cela va se voir à l’Assemblée nationale où nombre de députés
socialistes s’opposent ouvertement à la ligne politique choisie par le couple à
la tête de l’exécutif. Y a-t-il aujourd’hui une
majorité absolue — ou relative — à gauche pour voter le pacte de responsabilité
et ses conséquences budgétaires ? Telle est la question que pose la
nomination d’un gouvernement Valls 2. On saura très bientôt si la majorité de
gauche existe encore. Si elle n’existe pas, quels
sont les choix possibles pour François Hollande ?Changer de politique ?
Ce serait l’aveu absolu de l’échec de ses orientations. Changer de majorité ?
Aucun centriste n’acceptera d’entrer dans un gouvernement Hollande. Dissoudre l’Assemblée
nationale ? Ce serait l’assurance d’une défaite encore plus historique que
celle de 1993 où une soixantaine seulement de rescapés PS étaient revenus au
Palais Bourbon. Démissionner de la présidence ? Ce serait couler la gauche
pour des décennies. Bientôt à mi-mandat, François
Hollande va peut-être se voir obligé de consulter, d’une manière ou d’une autre
les Français. Les municipales et les européennes ont été des indicateurs
redoutables pour la gauche. Elle est devenue faible, émiettée, et tout cela au
bénéfice du Front national ! Les sénatoriales étant perdues d’avance,
seule une consultation directe des électeurs(trices) pourrait offrir au président
l’occasion de durer. S’il fait comme de Gaulle et imagine un référendum institutionnel,
il prendra une pâtée. Reste à gagner du temps et c’est ce que François Hollande
sait le mieux faire. Attendre que les événements s’arrangent et que la pluie
cesse de tomber. Cela nous éviterait l’image ridicule de ce discours sur l’île
de Sein par un homme trempé jusqu’aux os, les lunettes embuées…à moins que le
président ait un côté maso à découvrir.