Irlande, 1932. Jimmy revient après un exil de 10 ans aux Etats Unis. Une guerre est finie et Jimmy vient retrouver la ferme où sa mère est seule. Bien sûr, ça ne se passera pas comme il l’avait prévu. Les paris sont pris. Les jeunes demandent la réouverture du dancing qu’il avait construit avec ceux de sa génération et qui est abandonné depuis dix ans. Et Jimmy va accepter.
C’est un personnage à l’écoute des autres. Généreux, animé du sens de la vie commune, pensant qu’il faut étudier ensemble, lutter ensemble, et danser et chanter ensemble, autant de moyens d’être libres.
Ken Loach fait ici l’éloge de ce que j’appelle « l’éducation populaire » : une maison où partager, apprendre, s’amuser, lire, se distraire, débattre, résister… Dans cette Irlande, le pouvoir est tenu par l’église, par les propriétaires terriens, il y a peu de place pour la parole des gens du peuple, des jeunes, pour une forme laïque et joyeuse d’organisation sociale. Et Jimmy va permettre l’expression de ceux-ci. Il n’agit pas comme un chef de parti, il écoute, dialogue y compris avec ses ennemis qu’il respecte, forçant en retour le respect du vieux prêtre qui s’oppose à ses méthodes.
Je dis volontiers merci à Ken Loach de montrer à quel point « l’éducation populaire » est un ciment pour la société même quand elle est combattue par les tenants du pouvoir, de quelque idéologie qu’ils soient, et même s’il faut toujours résister et recommencer.