S’il me revient quelque souvenir indicible d’Algérie et que je ne peuxrefouler , la faute en est à cette image TVd’un conflit moyen –orientaloù une haine inextinguible anime une femme pleurantun mort….
Je l’ai rencontré par deux fois la haine la bas et probablement déjà raconté … TANT PIS SI JE RADOTE
Le 65 èmeR.Aest partagé en 2 morceaux : en bas àBLIDA leCentre d’InstructionreçoitdeFranceles appelés directement affectés . Une fois formés , ils partentsoit dans la montagne , à laBatterie de commandement et la 1 ère batterie , àCHREA tout en haut ;la2 ème batteriea mi- pente , aux Glacières ,ou soit dans des petits postes , en soutien d’artillerie ( les « pitons » 602 et 1193 ) …
ON EST AU DEBUT DE 1960 ; DEGAULLEvient d’accorder l’autodétermination aux algériens ….La semaine des barricadesvient d’avoir lieu ……Le régiment est commandé par un vicomte breton et des capitainespieds noirs que la décision duGénéral exaspère …..Un matin ,jereçois l’ordrede faire la lecture de sa déclarationdevantla troupe rassemblée….Je m’exécute…..A la fin , un silencepuis un râle bref.. Jedois affronter les yeux fous de rage de mon adjoint , maréchal des logis chef , pied –noir engagé , jurant de me jeter à la g….la médaille du Mérite Agricole que laFrancelui a donnée . …La haine est tangible : je le sens …..Je réponds, interloqué que j’exécute les ordres .. disperse les hommes …..
Les motsproférés lui ont valu une semaine d’arrêt de rigueur de la part du capitaine…pourtantpied noir lui-même , mais absent ce matin-là! !
J’ai eu des nouvelles de ce capitaine , resté dans l’armée après la fin du conflit ….Mais mon adjoint qu’ est-il devenu ? OAS ???
Un autre matin, nous partons en opérations ;vu le conflit précédent ; le pitaine m’a changé de section !Mon second est encore unautre maréchal des logis chefengagé, métropolitain lui , mais tout autant remonté……La bande de fellaghas est réfugiée à mi pente d’une crête très pentue du TAKITOUN et le terrain couvert d’une végétation si dense qu’ on ne voit rien devant soi …..Le jour se lève sur un brouillard épais /Levicomte attaque la bande en bouclantle coincomme il peut … avec sa harka bille en tète et laBCS ,SON FUSIL DE CHASSE A LA MAIN et nous envoie cerner la crête .
.Le pitaine me donne l’ordre de prendre une demi sectionet de descendre dans le brouillard vers la fusillade qui s’allume et n’arrête plus …..
Ami -pente , encore plus de brouillard …je me retrouve armé d’un 45 , seuls avec mon radio , un musulman …car mes garsmorts de trouille sont à la traine …Ça tire à 10 m devant à ma gauche et je vois avant de tirermoi-même , un fell tomber dans les fourrés ….Un gars de la BCS surgit avec un prisonnier et me fait signe ….Cinq minutes se passent pendant que je fouille lemort et les buissons …..Mon second surgit et me voyantfaire croit que c’est moil’auteur …Dans ses yeux la rage , la haineet surtout l’envie…..Car la –haut, ils ont laissé échapper le restant de la bande : il me reproche avec violencede ne pas les avoir suivi , rudoie mon radio…. je l’envoie foutre …..TRISTE SPECTACLE OU OFFICIERS DU CONTINGENT ET SOUS OFFICIERS D’ACTIVESE MEPRISENT OU SE HAISSENT …..TRISTE GUERRE DESORMAIS … SANS ESPOIRS POUR CERTAINS …….