Masters of Sex // Saison 2. Episodes 5 et 6. Giants / Blackbird.
Alors que Showtime a annoncé le renouvellement de Masters of Sex pour une saison 3 (malgré des audiences plus que médiocres), je dois avouer que je suis rassuré. Pour autant, cela ne veut pas dire que ces deux épisodes étaient aussi réussis que les quatre précédents. En tout cas je n’ai pas été aussi emballé avec « Giants » que je n’ai pu l’être avec « Blackbird » (surtout avec cette fin assez étonnante et émouvante). Mais disons que la fin de « Blackbird » colle parfaitement avec l’idée que Masters of Sex tentait de nous donner du travail de Bill. En effet, ce dernier ne peut plus travailler dans un hôpital. Mais Charles Hendricks aurait-il le pouvoir de faire renaître Bill ? Telle sera la question du prochain épisode. Pour ce qui est de « Giants » je dois avouer que je suis un peu déçu. Peut-être car c’est un épisode de transition. Il permet surtout de mettre en avant le fait que Bill est dépend de Virginia. Leurs petites scènes ensemble dans cet épisode sont sincères mais il y a aussi derrière une sorte de volonté d’asseoir le pouvoir. On sent une fois de plus que Virginia est celle qui tire les ficelles, démontrant aussi à quel point les personnages féminins sont forts dans Masters of Sex (encore un point commun que l’on avait déjà pu relever l’an dernier et accessoirement dans l’épisode 2.03 avec Mad Men).
Ce qu’il y a d’assez intéressant chez Bill c’est le fait qu’il dit ne pas être fait pour marquer l’histoire, comme quelqu’un qui tente justement de faire passer le message inverse et Gini et Hendricks ne sont pas dupe de ce point de vue là. D’ailleurs, l’arrivée de Courtney B. Vance est la bienvenue dans la série. On se retrouve donc avec quelque chose d’assez singulier, voire même d’électrique. Les confrontations sont bonnes et Hendricks sait très bien à qui il a à faire avec Bill ce qui permet aussi à Hendricks de rapidement comprendre quels sont ses avantages dans l’affaire. Masters of Sex va cependant énormément se concentrer sur la tentative de retour d’une dynamique entre Virginia et Bill pendant que ce dernier tente de trouver plus ou moins un nouveau port d’attache qui pourrait lui correspondre. A la fois à ses envies mais aussi à son nouvel état d’esprit. Cet épisode, écrit par Bathsheba Doran (Boardwalk Empire) prouve donc qu’il y a une volonté de changement. L’écriture est nouvelle (dans le sens où Doran n’avait jamais écrit pour la série auparavant) et tout cela est aidé par la mise en scène d’une main également nouvelle, celle de Jeremy Webb (Downton Abbey).
La mise en scène est d’ailleurs resplendissante, rien à redire de ce point de vue là. Mais comme toujours avec Masters of Sex. Il y a aussi Helen. J’adore quand elle fait semblant d’être une médium. C’est à la fois cocasse mais aussi touchant. Il y a toujours quelque chose de charmant dans tout ce que les personnages peuvent faire dans cette série et Helen en fait partie. Elle va parvenir à convaincre Gene que son salon est hanté par un homme de 93 ans qui s’est étouffé avec un os de poulet. Franchement, c’était tout de même hilarant comme histoire. Cela permet aussi de se détendre un peu tant l’atmosphère peut parfois aussi être tendue avec les problèmes de Bill et Virginia pour retrouver un semblant de stabilité dans leurs études. Le fait que Hendricks ait engagé Bill ne s’est pas fait sans arrière pensée. Il sait très bien que cela pourrait être bénéfique pour son hôpital et tout cela va forcément donner envie à Hendricks de se montrer généreux. Je me demande ce que Hendricks cache dans cet épisode et puis dans « Blackbird » il va alors commencer à se révéler sous un angle légèrement différent mais loin d’être mauvais. Gini et Lilian sont quant à elle de très jolis portraits brossés de cette époque. Mais une façon comme une autre pour Masters of Sex de mettre en avant des femmes.
Et j’aime beaucoup. Gini dans son rôle de mère seule ou encore Lilian dans le rôle de la femme qui travaille dans un monde où l’homme prédomine. Et Libby quant à elle reste plus ou moins discrète mais il faut dire qu’après l’épisode précédent, Masters of Sex ne voulait sûrement pas trop en faire avec elle. « Blackbird » est quant à lui un épisode légèrement différent. C’est surtout un épisode chargé en émotions. J’aime bien ce que la série tente de faire avec Gini et Lilian par exemple. Après avoir fait d’elles des femmes fortes dans l’épisode précédent, les choses sont différentes dans cet épisode. Peut-être même beaucoup plus intéressantes que l’on ne pourrait le penser. En tout cas, c’est beau et puis sans trop savoir pourquoi, on est submergé d’émotions dans tous les sens et le tout fonctionne tellement bien que l’on n’a pas envie de quitter les personnages. Loin de là. On a même envie que cela se poursuive car c’est aussi ça la force de Masters of Sex, de pouvoir nous émouvoir de la sorte sans que l’on ne puisse se poser trop de questions. Bill peut-il avoir envie de falsifier son étude ? C’est une grande question. Bien que cela soit bien justifié par la série, au fond on est un peu surpris de la mesure presque radicale.
Tout cela dans le but de se prémunir. Bill et Virginia ont toujours du mal à se trouver une vraie place afin de pouvoir conduire à nouveau leur étude. En allant d’hôpitaux en hôpitaux on se rend finalement compte à quel point Masters of Sex veut démontrer que cette étude ne pourra pas se dérouler de la bonne façon s’ils n’ont pas un endroit bien à eux où ils pourront être aux diapason. C’est là que je trouve qu’au fond Hendricks apportait quelque chose à la fois dans cet épisode mais surtout dans l’épisode précédent. La fin de l’épisode autour de Gini et Bill me laisse perplexe. Si d’un côté je trouve ça intéressant et intelligent de la part de Masters of Sex, d’un autre côté je suis légèrement déçu car j’aurais peut-être apprécié que cela soit fait différemment. Finalement, ces deux épisodes de Masters of Sex sont très différents. Le premier était peut-être un peu plus faible mais le second bien plus robuste et efficace. Il y a de nombreuses questions qui sont posées et elles sont toutes plus ou moins intelligentes. Je me demande de quoi sera fait la suite de la saison mais pour le moment on sent qu’il y a une vraie recherche de stabilité dans un monde qui pourra être propice aux études de Bill et Virginia. Et au fond, l’univers de la saison 1 n’était pas le bon.
Note : 7/10 et 8.5/10. En bref, deux épisodes très différents.