solitude :
s’aventurer
traverser le rien
et revenir avec le chaos
riche de ce savoir
*
à la limite
pourtant le monde est plein de merveilles
il n’y manque rien
je ne connais pas d’autre bonheur que d’être né
et pourtant il manque faut-il le dire
il reste insaisissable
il est là
dans la forêt lumineuse et bleue
comme l’être comme la douleur
il se présente
il donne à penser
il ne garde rien
*
de l’homme, de celui-là, même en son absence, par ce qui l’établit aveugle, voyant à la face du présent, on ne peut jamais dire qu’il soit comme
*
Victoire
présent
ébloui
soleil
l’horizon en avant le désert grandit
plus loin
dites-leurs ce qui vient droit dans les yeux
je pourrais très bien m’en tenir là
si j’étais un désert
plus loin dans mon dos bonjour
la montagne se lève avec le bleu
lorsque sans un mot
sans montagne sur la hauteur
il se présente
le bleu disparaît
s’élève comme une montagne
d’ailleurs il n’y a rien que la terre qui s’ouvre
dans le soleil
Marcelin Pleynet, Notes sur le motif, suivi de La Dogana, coll. Double Hache, Dumerchez, 1998, pp. 20, 21, 26, 28.
Marcelin Pleynet dans Poezibao :
bio-bibliographie, extrait 1, ext. 2