genre: science fiction
année: 1960
durée: 1h15
L'histoire: 1960. Un pilote d’essai aux airs de Buck Danny monte dans son appareil révolutionnaire, file vers la stratosphère, passe la barrière temporelle à la vitesse de la lumière et se retrouve emprisonné pour espionnage dans une citadelle sous-terraine en 2024, par un peuple mutant et stérile. Mais qui pourra bien féconder la petite-fille télépathe du Leader Suprême ?
la critique d'Alice In Oliver:
Edgar G. Ulmer fait partie de ces bons et honnêtes faiseurs. En effet, le réalisateur est surtout connu pour avoir signé des séries B plus que correctes, notamment Le Démon de la Chair. Mais on lui doit surtout le superbe et surprenant Détour en 1945. Edgar G. Ulmer a aussi signé quelques séries B de science fiction. Au hasard, nous citerons The Man from planet X et The Amazing Transparent Man.
Vient également s'ajouter Le Voyageur de l'Espace, réalisé en 1960. Le film s'inscrit dans la tonalité de son époque. Le Voyageur de l'Espace est une oeuvre de science fiction pessimiste, probablement influencée par la Guerre Froide et la peur d'une possible Troisième Guerre Mondiale.
Au niveau de la tonalité, Le Voyageur de l'Espace n'est pas sans rappeler La Machine à Explorer le Temps de George Pal, lui aussi sorti en 1960. Il est donc question ici du voyage dans le temps et plus précisément de la fin du monde, en tout cas, d'une bonne partie de l'humanité.
Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! 1960. Un pilote d’essai aux airs de Buck Danny monte dans son appareil révolutionnaire, file vers la stratosphère, passe la barrière temporelle à la vitesse de la lumière et se retrouve emprisonné pour espionnage dans une citadelle sous-terraine en 2024, par un peuple mutant et stérile.
Mais qui pourra bien féconder la petite-fille télépathe du Leader Suprême ? Autant le dire tout de suite, Le Voyageur de l'Espace a bien souffert du poids des années. Aujourd'hui, le film a presque 55 ans au compteur, ce qui se ressent évidemment au niveau des effets spéciaux, assez primitifs, il faut bien le dire. Pourtant, Le Voyageur de l'Espace n'est pas un mauvais film.
Ce n'est pas un nanar non plus. Encore une fois, il s'agit d'une série B de science fiction, qui doit composer avec les moyens du bord, soit la totalité d'un SMIC albanais. Par conséquent, inutile de mentionner les acteurs.
Ce sont tous des inconnus. Sur ce dernier point, l'interprétation est correcte mais pas transcendante non plus ! Toutefois, le film contient quelques idées intéressantes. Encore une fois, Le Voyageur de l'Espace, également connu sous le nom de Beyond The Time Barrier (c'est son titre original), se situe en plein contexte de Guerre Froide. Là aussi, il est question de peur du nucléaire et encore une fois d'une éventuelle Troisième Guerre Mondiale.
Le Voyageur de l'Espace fait donc partie des oeuvres post-apocalyptiques, d'autant plus que l'essentiel du film se déroule dans le futur, en l'occurrence en 2024.
Les hommes sont donc condamnés à se détruire eux-mêmes, nous dit Edgar G. Ulmer. Certes, le propos n'est pas nouveau. Il est même assez naïf. Pire encore, les rares survivants sont devenus des mutants. Le Voyageur de l'Espace a donc une vraie dimension écologique et nous alerte déjà sur le fameux trou dans la couche d'ozone. Hélas, le manque de moyens et de budget se fait furieusement sentir.
Ne vous attendez pas à voir de grandes séquences d'action ou encore des créatures hideuses apparaître à l'écran. Néanmoins, le film se laisse regarder sans déplaisir, à condition de le voir pour ce qu'il est, à savoir (encore une fois) comme une série B de son époque.
note: 10/20