L’étrange solitude de Manfred Richter, Gisèle Bienne
Par Mango
Manfred Richter est un prisonnier allemand qui a choisi de rester en France après la libération. Il traîne un lourd passé de fils de nazi tristement célèbre derrière lui. Hélène est une jeune étudiante qui vit solitaire et retirée, chez elle, dans sa famille, l’été de ses 20 ans, avant de partir continuer ses études à Nancy. Cet été-là, qui sera très chaud, elle essaie de découvrir qui est vraiment cet Allemand énigmatique qui vit dans une chambre près de la sienne. Arrive sa correspondante allemande qu’elle attend impatiemment mais qui jettera le trouble autour d’elle. Les histoires de solitudes et de passés douloureux se chevauchent et s’affrontent. pour s’apaiser peut-être dans la chambre d’étudiante où se termine le récit.
Dix mètres carrés, un chez soi.
C’est beaucoup, ça me va. Une chambre exposée au sud où la lumière entre à flots.
Une maison, c’est un livre dont on n’épuise jamais la lecture, et j’y reviendrai souvent.
Oui souvent je partirai à la recherche d’une chambre à part, une chambre dans les étages, une chambre sous les combles avec le soleil qui s’engouffre par une haute fenêtre étroite, les toits, le ciel, les oiseaux, la première hirondelle … une chambre pour abriter une étrange solitude.
C’est un roman nostalgique sur les doutes, les illusions et les espoirs d’une jeunesse trahie et le lourd passé que l’on traîne à la sortie d’une guerre qu’on veut oublier. J’ai bien aimé.
L’Étrange Solitude de Manfred Richter, Gisèle Bienne,
Actes Sud, coll. « Un endroit où aller », 2013.