Le couvent des Pénitents a été fondé en 1703 à l’initiative du Patriarche Giovannni Badoer, afin d’accueillir les jeunes filles et femmes qui avaient décidé de quitter la prostitution et d’essayer de se racheter.
Déjà, en 1357, Bortolomio Verde avait obtenu du Mazor Consejo l’autorisation de mettre en place un refuge pour accueillir les peccatrici penitenti de l’isola Santi Christoforo e Onorio. Cependant, malgré toutes les bonnes intentions, l’hospice ferma quelques années après sa création. L’initiative a donc été tentée de nouveau 250 ans plus tard avec l’aide d’Elisabetta Rossi et Rinaldo Bellini qui obtinrent l’accord du Consejo Diese pour le Patriarche Giovanni Badoer.
Installé à l’origine dans une autre partie de la ville (corte Borella dans la contrada Santa Maria Formosa, Sestier de Castelo), c’est une donation substantielle de la noble dame Marina Priuli de Lezza, en 1825, qui a permis la construction du couvent conçu par l’architecte Giorgio Massari avec trois bâtiments autour d’un cloître et d’un jardin. La construction a pris fin en 1749, en même temps que la chiesa di Santa Maria delle Penitenti, dans le nord de Venise, à Cannaregio, entre le rio de Cannaregio et la lagune, dans la zone appelée Baia del Re, en face de la chiesa di Sant’Agiopo (Contrada San Geremia).
Les dons affluèrent ensuite, de la part de marchands et de notables vénitiens. Les contributions ultérieures du Patriarche Piero Barbarigo, de Marina Nani Donà contribuèrent à rendre l’établissement florissant.
Les règles pour entrer dans ce couvent étaient très strictes. Les filles devaient être âgées de 12 à 30 ans, résider à Venise depuis, au moins un an, être saines d’esprit de de corps, ne pas être enceinte et avoir quitté la prostitution depuis au moins trois mois.
En 1765, on a confié à Jacopo Zanchi, la réalisation d’un nouveau bâtiment au nord-est.
Tant pendant les suppressions napoléoniennes que les diverses occupations du XIXème siècle, le Pio Loco delle Penitenti a continué à servir de refuge pour les ancienne prostituées, sous le non d’Ospissio del Socorso et cela jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale.
Puis il a été converti en refuge pour les femmes exilées d’Istrie ou en provenance des anciennes colonies d’Afrique avec deux institutions successives : les Ospizi Riuniti di San Giobbe et le Pensionato San Giobbe.
En 1956, les Ospissio de San Boldo, (Contrada San Boldo, Sestier de San Polo), Ospissio Aletti (Contrada San Moisé, Sestier de San Marco) et Ospissio Bandi (Contrada San Canzian) ont été fermés et réunis en ce vaste lieu.
En 1995, le lieu à été définitivement fermé et les bâtiments laissés à l’abandon.
Du point de vue architectural, le complexe date principalement du XVIIIème siècle, avec deux ajouts du XIXème siècle et l’église de Santa Maria delle Penitenti.
Insula Spa a restauré l’ensemble pour y réaliser 90 logements pour personnes âgées en perte d’autonomie dans les étages, le rez-de-chaussée étant occupé par un espace de rééducation, un service de médecine externe, et un lieu pour 18 malades de la maladie d’Alzheimer autour de la cour interne et du jardin.
Lors des travaux de restauration de l’intérieur du complexe du Pio Loco delle Penitenti ont été mis en lumière des éléments archéologiques de grand intérêt. Les fouilles ont mis à jour un four à creuset qui est probablement du XVIème siècle et qui indique la présence à cet endroit d’un forgeron, un “macellagione” avec des parties de bovins, et des cuves de teinture du XVème siècle.
Une analyse approfondie a été menée sous la supervision de la Surintendance, et les éléments trouvés ont été sécurisés.