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Balancé dans les cordes de Jérémie Guez

Par Deedoux
Jérémie Guez
Toutes les bonnes choses ont une fin me dit-on souvent…
Même le repos, les beaux paysages et la détente. Oui, les vacances, c’est donc bien fini! Alors, au lieu de verser ma petite larme (et Dieu que j’en meurs d’envie!)  je vais vous parler d’un bon petit polar lu sur les routes de Bretagne. Niché dans l’une des poches de ma sacoche accrochée à mon vélo, il a pris l’eau mais m’a fait passer de chouettes moments.
Jérémie Guez est un talent né en 1988. Quatre livres à son actif et les droits achetés pour le cinéma. C’est un bon début, dirons-nous. On cracherait pas dessus si on en avait l’occasion.
Paris vu de dessous.
De dedans bref Paris comme vous avez rarement eu l’occasion de le lire.
Les romans sur Paris et sa banlieue d’aujourd’hui, c’est plutôt tapageur et pas forcément très réel. On manquait d’auteurs qui décrivent avec des expressions bien à eux, le parler du bas des immeubles, l’argot de nos jours de l’autre côté du périph.
Balancés non pas dans les cordes mais dans le vif du sujet, nous aussi, lecteurs. On a aucune peine à ressentir l’ambiance de la cité dans laquelle vit Tony, un gars rangé qui n’a jamais joué avec la facilité et les dommages collatéraux qu’on lui connait.
Pas de mauvaises fréquentations, pas de petits trafics, juste la boxe. Ce sport qui l’a en quelque sorte sauvé de la misère sociale offert par sa mère et l’absence de père. Pourtant, la vie n’est pas un long fleuve tranquille surtout à Aubervilliers. Alors, quand sa mère fricote avec le mal, c’est Tony qui tente de recoller les morceaux…
A son insu et de celui du bien.
Un roman noir qui mérite le prix SNCF du Polar 2013 qu’il a reçu et les très bonnes critiques de la presse comme des lecteurs. Un style particulier qui joue avec les mots, le parler d’aujourd’hui pour rendre plus réel un quotidien et la vérité des banlieues.
Une belle mais violente description des magouilles en tout genre, de la difficulté de tenir les murs et d’avoir du mal à voir poindre le jour hors de la cité. C’est avec froid dans le dos qu’on en apprend plus sur les chefs et les esclaves de ces trafics qui restent, pétris dans leurs statuts, immuables et irréversibles.
Un hall d’immeuble, une salle de sport suintante d’espoir et synonyme d’avenirs qui pourraient être prometteur, des gars qui essaient de se débrouiller comme ils peuvent, le pitch aurait pu être facile.
Heureusement, Jérémie Guez a du talent, un pu**** de talent et parvient avec l’humilité de la littérature à nous le faire ressentir.
A lire et à suivre de toute urgence !

Pour en savoir plus, filez sur ce lien !

Balancé dans les cordes, La Tengo,  2012



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