Publié le 24 août 2014 par Dottmungeer
0[GC14] Interview d’un développeur de The Witcher 3
Suite à notre joli rendez-vous chez CD Projekt pour The Witcher 3, j’ai réussi à me faufiler, non sans avoir abattu un autre journaliste et caché son cadavre sous des sièges, dans la partie principale du stand pour interviewer Michał Stec, producteur artistique du coin, car croyez-moi, des questions sans réponses il y en avait.
Be-Games : Avant d’être un jeu, The Witcher est un excellent livre. Pendant le développement, prenez-vous contact avec Andrzej Sapkowski (ndlr : l’auteur) ?
Vous avez pris le parti de faire un open-world pour cet opus. Était-ce une idée depuis le début, ou était-ce plutôt parce que d’autres l’ont fait et que ça vous a donné envie ?
C’était quelque chose auquel les créateurs avaient pensé depuis le début. À cause d’un manque de budget, de moyens et d’expérience, cela n’a pas été tenté dès le début. Après tout un temps, on s’est dit “Ok, ça fait dix ans qu’on développe des RPGs, on a beaucoup plus d’employés, cette fois-ci c’est la bonne !”.
Malgré votre position géographique (la Pologne) vous arrivez à maintenir une bonne communication entre la presse et votre studio. Vous faites tout vous-même ?
Exact, mais nous nous sommes étendus : depuis quelque temps, un autre bureau CD Projekt s’est ouvert aux États-Unis pour assurer la communication. Nous n’avons pas recours à d’autres moyens.
Prenez-vous en compte l’avis de la communauté avant que le jeu ne soit commercialisé, où apprenez-vous plutôt de vos erreurs ?
Un peu des deux en fait : durant le développement, nous avons une idée précise de ce que nous voulons créer et le design ne changera quasiment pas. En revanche, nous sommes très attentifs aux feedbacks des joueurs et aux critiques des journalistes, nous essayons d’isoler les problèmes et de les résoudre. Cependant, il n’y a pas de “fan service”. On ne se plie pas à la volonté du public.
Selon vous, quel est le point le plus important du jeu ? Ses dialogues ? Sa difficulté ?
Le scénario. Nous accordons beaucoup d’importance à l’histoire et particulièrement aux conséquences des choix du
Votre saga est entre autre réputée pour sa difficulté. Est-ce une part importante de votre jeu ?
Chez CD Projekt, nous sommes tous des gamers et fans de RPG plutôt old-school. Nous voulons que nos créations soient difficiles, mais qu’il y ait une courbe d’apprentissage assez “douce”, permettant aux joueurs de tout poil de s’y mettre. Si nous prenons l’exemple du monde ouvert par exemple, je pourrais vous parler du fait que les monstres ne s’adaptent pas au niveau du joueur. Si vous décidez de faire une promenade dans un endroit de trop haut niveau, vous vous ferez probablement écraser. Ainsi, il faudra retourner faire des quêtes, trouver de l’équipement de meilleure qualité et, surtout, bien préparer vos combats : méditer et boire des élixirs est une phase importante du gameplay.
Pourriez-vous nous parler de Cyberpunk, l’un des projets de CD Projekt ?
A mon grand dam, non. Je suis passionné et enthousiaste vis à vis de cette nouvelle licence, mais pour l’instant nous sommes concentrés sur le présent.
Selon vous, quel jeu aurait, plus qu’un autre, inspiré The Witcher ?
La série est connue pour avoir participé au renouveau de la dark fantasy. Pourquoi ce choix ?
Nous prenons soin à ce que le jeu soit mature, sérieux. Et puis, nous avons interprété l’univers d’Andrzej Sapkowski de cette manière, donc nous collons à l’ambiance instaurée dans les deux précédents opus. Du reste, nous ne sommes pas contre les créations plus colorées et plus classiques.
Cet épisode signe-t-il la fin du travail de CD Projekt sur la licence ?
La fin des aventures de Géralt de Riv, en tous cas. Une trilogie nous parait suffisante, et la fin sera à la hauteur. En revanche, il y a encore quelques projets, notamment le jeu de société The Witcher, notre MOBA sur tablette The Witcher Battle Arena et un comic-book. Mais une fois ceci terminé, nos regards se tourneront vers d’autres horizons.
Be-Games remercie largement CD Projekt pour nous avoir permis de réaliser cette interview