genre: horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
année: 2010
durée: 1h55
l'histoire: Le site internet "Death Tube" montre en direct des meurtres, qui attirent des milliers d'internautes. Mais cela uniquement une semaine par an, pendant laquelle 8 membres de la communauté sont enlevés puis enfermés par le "DeathMaster" du site, pour ensuite être confrontés à des épreuves éprouvantes. Les vainqueurs gagnent la liberté et le respect, les perdants, une mort atroce en direct sur Internet.
la critique d'Alice In Oliver:
Indéniablement, l'avenir du cinéma d'horreur ne se situe pas aux Etats-Unis, mais dans le cinéma européen (surtout l'Allemagne et l'Espagne) et le cinéma asiatique. En l'occurrence, Death Tube, réalisé par Yôhei Fukuda en 2010, est un film japonais qui s'inscrit dans la mode horrifique actuelle.
Oui, Death Tube est un nouveau torture porn. On peut alors craindre un nouvel ersatz de Saw et de Hostel. Heureusement, ce n'est pas le cas. Evidemment, le titre du film, donc je le rappelle (au cas où vous n'auriez pas suivi) Death Tube, fait référence à un site célèbre, à savoir YouTube ! Le sujet de Death Tube est clair: le film a pour but de dénoncer les dangers et les dérives d'internet.
Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Death Tube est un site de partage particulier. Tous les ans, durant une semaine, le Deadmaster de Death Tube diffuse en streaming live des meurtres en direct qui attirent des centaines de milliers d’internautes. Le concept : huit membres sont sélectionnés, enlevés, enfermés puis soumis à une épreuve de logique éprouvante. S’ils réussissent l’épreuve, ils gagnent leur survie et le respect de la communauté toute entière. S’ils échouent, ils gagnent l’assurance d’une mort atroce, spectaculaire et gore devant des centaines de milliers d'internautes.
Certes, présenté comme cela, Death Tube s'apparente à une variante de Saw, que j'ai déjà cité. D'ailleurs, Death Tube partage quelques points en commun avec le film de James Wan. Là aussi, il est question de règles qu'il faut absolument respecter.
Les bafouer entraîne irrémédiablement la mort. Toutefois, la comparaison avec Saw s'arrête bien là. Premièrement, Death Tube se concentre davantage sur la dimension psychologique et cherche clairement à jouer avec les nerfs du spectateur. Ce dernier est donc invité à partager les souffrances et le calvaire des huit principaux protagonistes.
Ensuite, contrairement à Saw et à Hostel, Death Tube ne joue pas vraiment la carte du gore. Toutefois, le film comporte tout de même de nombreuses séquences choquantes, destinées visiblement à poursuivre longtemps le spectateur. Enfin, pour survivre à ce jeu en forme de roulette russe géante, les candidats doivent faire preuve de solidarité, de courage et d'esprit d'équipe.
Sur ce dernier point, Death Tube livre une vision très pessimiste de ceux et celles qui naviguent sur internet. Cachés derrière leur écran, les spectateurs assistent à l'exécution en direct des différents candidats. Pourtant, personne n'avertit la police de leur disparition.
Ce qui n'est guère plausible... On relève ici et là quelques incohérences au niveau du scénario. Mais peu importe, le concept de Death Tube est plutôt novateur dans l'ensemble. Ensuite, le film peut s'appuyer sur deux bad guys en "or" (façon de parler), à savoir deux types (enfin, on imagine que ce sont deux hommes...) déguisés dans un costume d'ourson.
A aucun moment, le long-métrage ne révèle leur identité ni leurs véritables intentions. Ce qui est un peu dommage et décevant tout de même. Mais encore une fois, peu importe. Au niveau des séquences chocs, Death Tube délivre largement la marchandise.
Plus les candidats progressent dans le jeu, plus ils devront affronter des situations terribles et éprouvantes. Par conséquent, leur esprit d'esquipe et leur solidarité s'estompent rapidement. Le véritable ennemi des candidats, ce n'est pas le jeu lui-même, mais leur propre égoïsme.
Tel est le message du film.. Hélas, le message n'est pas toujours clair, surtout dans le dernier quart d'heure du film, les trois derniers survivants devenant soudainement de véritables psychopathes en puissance. Impossible de ne pas faire le rapprochement avec Battle Royale. D'ailleurs, finalement, au niveau de la tonalité, Death Tube se rapproche davantage du film de Kinji Fukasaku que de Saw et de Hostel. Néanmoins, Death Tube souffre de nombreuses baisses de rythme et de chutes de tension. Ensuite, le film pourra paraître un peu répétitif et assez longuet.
Une heure et 55 minutes pour ce genre de pellicule, c'est un peu trop long. Le film aurait mérité d'être écourté d'une bonne petite demie heure. Bref, Death Tube n'est pas la bombe annoncée. C'est un film d'horreur assez moyen, mais pas nul non plus. Le long-métrage de Yôhei Fukuda possède un sacré potentiel, et c'est ce qu'a parfaitement compris le réalisateur. D'ailleurs, une suite, donc Death Tube 2, est sortie dans la foulée.
note: 10.5/20