Heureusement, des brouettées de socialisme vont nous sortir de l’ornière !

Publié le 24 août 2014 par H16

Magie de l’économie de marché ou simples effets logiques des interconnexions toujours plus fortes entre différents domaines économiques ? Conséquence d’une déflation larvée ou d’une production de plus grandes quantités ? Tensions internationales et interventionnisme d’état mal calibré ? Difficile de doser chaque élément, mais le résultat est là : le marché travaille bien pour les consommateurs français de fruits et de légumes puisqu’en définitive, leur prix diminue.

Le constat est sans appel. Avec les bonnes récoltes de juin et juillet, et le nécessaire ajustement offre/demande, le prix des fruits a baissé de 12% et les légumes de 3% par rapport à l’année dernière. En outre, les maraîchers constatent aussi que le pouvoir d’achat des Français impose de revoir leurs tarifs à la baisse. S’y ajoute la conjoncture internationale : les tensions avec l’Ukraine ont entraîné l’arrêt des importations de fruits et légumes en Russie. Mécaniquement, ce qui partait là-bas se retrouve sur les étals français. Le prix diminue donc pour les Français.

Autre effet de bord, toujours aussi savoureux : les sanctions contre la Russie se retournant contre ceux qui les ont prises, il va falloir panser les plaies ce qui se traduit, là encore de façon assez prévisible, par des demandes d’aides d’urgence de la part des producteurs. Demandes qui sont évidemment suivies, puisque l’Europe a finalement débloqué un fonds de 125 millions d’euros pour voler au secours des pêches et des nectarines. Difficile, au passage, de ne de pas imaginer que la crise ukrainienne, fort commode, n’est pas seule totalement responsable des demandes véhémentes d’aides et qu’une petite compensation pour la baisse des prix sera la bienvenue pour améliorer la marge des producteurs.

Décidément, l’économie mondialisée est sans pitié pour les étatistes. D’un côté, le marché semble s’adapter naturellement en alignant les prix des produits au pouvoir d’achat des consommateurs. De l’autre, les structures étatiques interviennent lourdement, ce qui déclenche une série d’effets indésirables qui entraîneront la ponction du contribuable, et le renchérissement des prix des produits pour le consommateur. Le consommateur-contribuable sera donc doublement à l’amende pour avoir choisi des politiques collectivistes. À chaque fois que l’État se mêle d’intervenir sur le marché, ce dernier s’adapte et se rebiffe, entraînant méthodiquement des effets de bord imprévus pour les politiciens qui, par démagogie, ignorance ou un mélange des deux, ont pris les décisions délétères.

Et ce qui est vrai à l’échelle européenne l’est aussi partout ailleurs, comme l’illustre le cas maintenant dramatique du Venezuela. Pendant que le consommateur européen bénéficie de tarifs plus bas pour des quantités de fruits et de légumes plus grandes, le consommateur vénézuélien, lui, expérimente de première main les affres du socialisme et de la planification collectiviste avancée. Les lendemains qui chantent ont laissé place aux surlendemains à gueule de bois et aux frigos vides.

J’avais déjà évoqué la disparition progressive de petites commodités sanitaires (comme le papier toilette) dans ce pays qui dispose pourtant d’une manne pétrolière gigantesque. Au passage et par comparaison, afin d’éviter toute remarque sur le mode « trop de ressources naturelles peuvent nuire », un autre pays richement doté au plan pétrolier, la Norvège, a récemment annoncé l’accroissement de son fonds de pension (déjà le plus gros du monde) de plusieurs dizaines de milliards d’euros, grâce aux gains engrangés.

Mais voilà : la Norvège n’est pas chaviste pour un rond de chapeau, et la gestion du pays, « en bon père de famille », qui respecte la propriété privée et les règles du marché libre, permet de mettre ses habitants confortablement à l’abri. Pendant ce temps, le Venezuela s’entête sur la voie collectiviste et, comme Hollande qui « conserve le cap », Maduro conserve obstinément la direction catastrophique imposée par le révolutionnaire bolivarien avant sa mort.

Le bilan est désastreux : les hôpitaux manquent de matériel et de médicaments, les pénuries, un peu partout, se multiplient au point que les étals se vident, des déodorants aux cercueils en passant par les bouchons de bouteille en plastique ou la farine. Un produit de première nécessité sur quatre est introuvable, dans un contexte de crise économique inquiétante, avec une inflation annuelle de 60%, pas du tout prévisible une fois que le contrôle des changes et des capitaux furent mis en place.

La consternation du lecteur français (habitué à son confort intellectuel moelleux en cuir pleine peau) est à son comble lorsqu’on se rend compte, comme le titre l’AFP elle-même, que le patinage autistique vénézuélien est avant tout dû aux entreprises publiques. Méchant, méchant capitalisme privé ! Eh oui, comme par hasard, les multiples expropriations et les nationalisations à tire-larigot ont amplifié le phénomène de crise, la corruption et la démotivation générale des administrations, au lieu d’améliorer la situation pour les plus pauvres, comme l’indiquaient pourtant les gentils petits dépliants fournis pendant les campagnes électorales…

On croirait vivre ici les meilleurs passages du communisme appliqué en Union Soviétique ou à Cuba. Mais cette fois-ci, difficile d’utiliser l’excuse d’un méchant embargo, ou d’un complot de la CIA. Tout comme l’Argentine qui, ayant choisi la voie rose du socialisme, continue de s’enfoncer dans une crise de plus en plus carabinée (sa monnaie s’est complètement effondrée), le peuple vénézuélien fut totalement libre de choisir l’autoroute de la servitude, fichage des populations y compris, et s’y déplace maintenant à vive allure, en direction de ce qui ressemble à un goulag moderne. La France, pas si loin derrière, vitres ouvertes et musique à fond, pédale certes plus calmement (sur la voie de gauche) mais n’a toujours pas pris la sortie et finira inévitablement par passer par les mêmes aires dévastées que le Venezuela aura visitées avant.

Il faut se rendre à l’évidence : tant au Venezuela qu’en Argentine, l’expérience socialiste est encore (ENCORE) un échec.

Je l’ai déjà dit dans un précédent billet, mais je pense indispensable de le redire ici : chaque gouvernement qui se fait libéral dans sa gestion, utilise la subsidiarité et limite son interventionnisme, obtient de façon systématique des effets bénéfiques documentés. Inversement, chaque gouvernement qui s’obstine dans des politiques de relance, de dépense, d’absence de contrôle budgétaire, qui assoit sa légitimité démocratique sur la distribution de prébendes et d’avantages sociaux et qui intervient sur tous les marchés finit systématiquement par conduire le pays à sa ruine. Et le plus beau c’est que si une goutte de libéralisme ne suffit parfois pas à améliorer la situation d’un pays dramatiquement englué dans le collectivisme, une pincée de socialisme l’empire toujours.

Alors quand ce sont des brouettées, comme actuellement en France, on peut s’attendre au pire.

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