[GC14] Smite, le premier MOBA sur Xbox One

Interviews

Publié le 23 août 2014 par Dottmungeer

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[GC14] Smite, le premier MOBA sur Xbox One

En tant que fervent amateur de l’actualité du MOBA où “Arène de bataille en ligne”(tous ces jeux mettant en scène dix joueurs s’affrontant sur une map, et dont le cheval de bataille n’est autre que League of Legends), ma grosse actualité de la semaine dernière, c’était le lancement de Smite, le poulain de Hi-Rez Studio (Tribes Ascend), sur Xbox One. Une fois de plus, Todd Harris, co-fondateur et COO de la boîte, s’est prêté au jeu de l’interview et nous en dit plus.

Cette année vous allez publier Smite sur console, cela était-il prévu depuis la sortie ?

Non, cela ne l’était pas vraiment, mais depuis plusieurs années nous y avons pensé, principalement parce qu’un certain nombre de joueurs utilisent actuellement une manette pour jouer à Smite, nous disent qu’ils aimeraient une version console, que cela s’adapterait bien. Nous avons donc considéré cette option, mais nous voulions maintenir le fait que Smite soit free to play, ce qui n’est pas commun sur console, pouvoir le bidouiller nous-même. À ce titre, Microsoft a été tout à fait compréhensif et nous a offert un certain soutien ; grâce à leur nouveau plan “ID”, il est permis de réaliser un portage tout en gardant les droits de sa création, de s’auto-produire, une condition sine qua none pour nous.

Cela sera-t-il une exclu Xbox One ?

Pour l’instant, tout du moins. Nous ne refuserions pas un partenariat avec Sony, par exemple, mais seul Microsoft nous a proposé une telle chose. Seule la Xbox One est donc prévue à l’ordre du jour.

Pensez-vous que les joueurs consoles sauront accueillir un MOBA sur leurs machines ?

Il n’est absolument pas prouvé qu’un tel public est présent sur ce marché, mais je pense que notre jeu pourra s’y adapter. D’une part, nous avons développés certains systèmes qui faciliteront l’accès au jeu à la manette, à l’image de l’achat automatique d’objet ou l’auto-leveling (Ndlr : une IA du jeu qui dépense elle-même votre or dans l’équipement le plus adapté à votre personnage et qui répartit vos points de compétences dans ces dernières à votre place), même si, à terme, nous permettrons aux pratiquants de choisir eux-même leur stuff, une interface spécialement prévue pour ce support est en construction. D’autre part, Smite met particulièrement l’accent sur l’action, à l’image du mode “Arène”, où la map est une escarmouche perpétuelle. Les graphismes plutôt poussés ainsi que son dynamisme attireront le joueur casual. Cependant, j’aimerais beaucoup voir une scène e-sport semblable à celle sur PC se créer, avec des compétitions différentes, des serveurs à part, etc.

N’avez-vous pas peur que ce nouveau public soit perturbé par le principe des micro-transactions ?

C’est effectivement quelque chose d’assez nouveau sur console, malgré le fait que les DLCs jouent le rôle des micro-transactions,  mais à mon avis c’est un modèle qui deviendra populaire, pour peu qu’il soit juste et que les joueurs ne se sentent pas floués. Il y aura un certain temps d’apprentissage mais il sera, selon moi, court.

Comment envisagez-vous le futur de Smite ? Êtes-vous toujours concentré sur la scène e-sportive ?

Tout à fait, même si nous sommes en plein développement du portage Xbox One, nous n’abandonnons pas le PC pour autant. Rien que ce mois-ci, nous avons organisé deux tournois ESL (Europe et Amérique) avec chacun 50 000$ à la clé. D’ailleurs nous avons lancé une ligue professionnelle avec six équipes s’affrontant régulièrement, et en janvier viendra le tournoi mondial de Smite. Nous plaçons 600 000$ en cashprize, et nous comptons sur la communauté pour nous aider, rêvons un peu, à atteindre le million, à l’instar de ce que Dota 2 avait fait avec son Compendium. Nous avons mis en place un système appelé “L’Odyssée”, en hommage au voyage d’Ulysse, grâce auquel les joueurs pourront obtenir des objets de différents panthéons, et les revenus iront à la compétition. Nous avions déjà utilisé une telle chose pour un autre évènement, avec succès.

Pour en revenir à l’extension du sport éléctronique dans Smite, une ligue Chine et Amérique Latine vient d’être lancée également. C’est encore un jeu jeune et il croît déjà à une vitesse folle ! Rendez-vous compte, il y a environ 5 millions de comptes enregistrés !

Pensez-vous à créer un nouveau mode de jeu ? Pour console peut-être ?

À ce niveau-là, nous sommes satisfaits de la situation actuelle. Nous allons surtout nous concentrer à améliorer les modes existants.

Et les panthéons ? Une expansion en vue ?

Il y a encore beaucoup de choix dans ceux que nous nous imposons, mais il n’est pas exclu que de nouvelles cultures s’ajoutent à tout cela.

Et si vous pensiez à votre prochain projet le plus fou ?

Je ne suis pas sûr d’avoir un projet complètement dingue là tout de suite. Le plus ambitieux serait d’être le premier MOBA console à créer une vraie scène compétitive sur ce support, voire même fusionner les deux scènes (PC/console) !

Quand vous avez lancé votre poulain dans la course, Hi-Rez a-t-il toujours eu cette idée de penser, de considérer le MOBA différemment des autres ?

Absolument. La concurrence est forte et je pense que la vue TPS ainsi que l’orientation du titre vers plus d’action ont largement contribué à son succès, ce ne serait pas une bonne idée de tenter de copier les cadors du genre.

Passons à une question peut-être plus éthique… Considéreriez-vous Hi-Rez comme un studio indépendant ?

Il y a un tas de critères qui varient selon les personnes pour définir un studio indépendant. Pour ma part, je trouve que nous sommes éthiquement indépendant. Je m’explique : nous publions nous-même notre jeu, nous possédons tous les droits et nous pouvons en faire ce que nous voulons. Aucun éditeur ne fait pression sur nous ou ne fait des demandes. Par contre, si l’on s’attache au côté “développé dans un garage” et petit budget, alors non, nous ne sommes pas du tout indépendant, puisque nous avons plus de 120 employés travaillant au jour d’aujourd’hui sur Smite uniquement.

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