Le Consortium, 3 expos

Publié le 23 août 2014 par Doudonleblog

Jusqu’au 28 septembre, Le Consortium, 37 rue de Longvic à Dijon, propose 3 expos. Je n’en ai vu que deux (un peu volontairement…). Intéressant…

Anita Molinero

J’avoue avoir reçu un choc en pénétrant dans la première salle (à gauche en entrant) où 3 sculptures géantes d’Anita Molinero sont présentées. Immédiatement, la violence du geste artistique est ressentie. Immédiatement, on perçoit le combat mené au chalumeau avec ces éléments venus du monde industriel, des chantiers, des travaux citadins etc. Anita Molinaro les torture, les martyrise…  Il en résulte des formes tourmentées qui n’échappent pas à une certaine beauté. Oui, c’est beau! Le polypropylène a fondu par endroits, s’est creusé, tordu, boursouflé, alvéolé, dentelé… L’artiste a maîtrisé le travail du feu et a peint les volumes obtenus. Résultat, on a l’impression parfois d’être devant un décor naturel. On croit voir de la roche, entrer dans une grotte…

On trouve la suite de l’expo de Anita Molinero dans une autre série de salles. Même sensation de lutte avec des matériaux d’usage quotidien: phares de voiture, emballages, citernes plastique. Tout cela est compressé, écrasé, écartelé,  remodelé. Ici, un mur rose ruiné et incendié, d’où semble s’écouler quelque caramel ou jus de praline. Là, une morène de glacier blanchâtre et noirâtre. Ou encore une falaise où ont échoué des mollusques géants. L’imagination parle.

Cette artiste, qui vient d’exposer, entre autre, au musée d’art moderne de Paris, est impressionnante dans son énergie créatrice, dans sa brutalité contrôlée, dans sa contestation enthousiaste (Encore qu’ aucun vrai « message » ne semble être caché dans son œuvre. Elle s’exprime avec cette matière-là, certes pas anodine… voilà tout. Et c’est très réussi! ) J’aime, parce que ce n’est ni gentil ni joli!!

Joe Bradley

D’abord une série de dessins encadrés. Un bel ensemble sur le grand mur blanc. Dessins enfantins, simplissimes. Puis, des toiles abstraites grand format. Et, à nouveau, quelques dessins basiques, de-ci de-là. Il paraît que cela fait un ensemble, une œuvre à part entière: « embrasser l’activité picturale », dit la brochure.

Je pense que son rapport à la peinture est particulier ( mais pas nouveau ni unique). Il la vit comme une entité avec laquelle il discourt, se bat, se fâche, s’enivre… Une histoire d’amour. Du croquis de base, genre signe primitif, au large geste fougueux du pinceau, en passant par les pas rageurs sur la toile au sol (on voit les traces des semelles!) , les bouts collés, roulés, déroulés, rattachés, retournés…Joe Bradley vit sa peinture physiquement. Une sorte de corps à corps avec sa toile. Celle-ci est peinte d’un côté puis de l’autre. Si bien qu’on voit par transparence les traces du premier travail. Ses « fantômes », dit-il. Cette espèce de face à face est intéressant.

La première impression de grand foutoir pictural jeté pêle-mêle sur la toile passe vite. L’œil perçoit bientôt un ordre dans le désordre. Un mouvement rythmé. Une cohérence dans le foisonnement.

Et, finalement, on arrive à trouver des liens avec l’autre expo, celle d’Anita Molinero. Une force identique. Quelque chose qui attaque…

Pas eu envie d’aborder l’expo « Feminine Futures ». C’est une collection de photos,manuscrits, dessins, manifestes et vidéos sur l’avant garde féminine en danse et performance. Un boulot phénoménal de la part du commissaire Adrien Sina. Il a fait une énorme et longue recherche de documents rares. OK… C’est une tendance de l’art contemporain de faire d’une collection historique une œuvre à part entière… Je n’y crois qu’à moitié. Et vu le bla-bla du commissaire sur la vidéo présentée au rez-de-chaussée du Consortium… Plutôt poussés à prendre la porte de sortie.

Je note que nous avons été super bien accueillis dans ce centre d’art dijonnais, et que c’est la première fois! Des mignonnes médiatrices prêtes à nous renseigner et qui nous le disaient! Des sourires au service du visiteur (on nous a mis la vidéo de notre choix, sur demande).

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