Quand Netflix a lancé en grande pompe House of Cards, on pouvait se dire qu’ils ont réussi un coup mais qu’ils n’allaient pas forcément en réussir un second. Il y a eu Hemlock Grove dont personne entend parler (et qui pourtant a une bonne seconde saison) et puis il y a eu Orange is the New Black la toute nouvelle série de la créatrice de Weeds. Une créatrice déjantée qui, en s’inspirant d’un roman éponyme, va nous raconter le quotidien hors du commun d’une prison pour femmes aux Etats-Unis. Pour profiter pleinement de l’histoire et de la galerie de personnages, nous avons une héroïne, Piper Chapman, une femme qui s’est retrouvée en prison de façon presque malencontreuse et qui va petit à petit apprendre à se connaître et surtout à connaître ce qu’elle aime réellement. Taylor Schilling qui n’était pas encore une grande star (The Lucky Ones) mais qui avait su se faire un petit nom malgré tout prend les traits de l’héroïne de cette série mi-comédie, ni-drame. Le mélange est souvent corrosif, cherchant à raconter ce qu’une prison peut cacher de pire comme de meilleur. Après tout, il faut bien qu’il y ait aussi des atouts dans une prison et l’atout ce sont les relations qui se tissent au fil des années et que l’on a plus forcément envie de quitter une fois que notre temps en prison est révolu.
C’est en tout cas ce que Orange is the New Black va tenter de nous faire comprendre. Une bonne partie de la série se concentre sur les divers personnages que l’on suit à chaque nouvel épisode au travers de flashbacks nous racontant comment elles sont arrivées en prison et pourquoi elle ont pu faire ce qu’elles ont fait. Bien souvent le résultat est étonnant, notamment car les diverses femmes de Orange is the New Black sont là plus ou moins par inadvertance mais ont réussi à se complaire avec le système (certaines se sont accusées à la place d’un autre, d’autres étaient là au mauvais endroit au mauvais moment, d’autres ont rencontré les mauvaises personnes, etc.). Le destin est un aspect assez fort de la série. Côté personnages, au delà de Piper qui tente de souder toute la série en un seul bloc, il y a aussi Alex Vause, sa compagne. Enfin, celle qui va devenir petit à petit sa compagne dans la prison. Une relation fusionnelle mais tout aussi étrange. Jenji Kohan parvient à transformer cette relation en quelque chose de mignon et touchant sans jamais tomber dans les clichés ni de l’homosexualité féminine ni des relations entre prisonnières. Le but de Orange is the New Black n’est pas de faire une allégorie des clichés. Loin de là.
Ensuite il y a les choses qui fâchent. Piper qui se sentir petit à petit pousser des ailes ce qui va légèrement énerver Sam Healy (qui va se venger à sa façon), Pornstache le gardien qui se permet d’utiliser son autorité afin d’accéder à un harem de relations sexuelles facturant des objets dont les filles de la prison pourraient avoir besoin, Larry le mari de Piper qui se pose des tas de questions sur sa propre vie et sur celle de sa femme, Red qui au départ va apparaître comme l’intendante la plus vilaine qu’il soit et qui finalement va dévoiler un vrai coeur tendre au fil des épisodes. C’est sans oublier Crazy Eyes, Nicky, Taystee, Poussey, Diaz qui va tomber enceinte de Bnnett ou encore Pennsatucky. Cette dernière, aussi folle soit-elle, va permettre aussi à Orange is the New Black d’aller dans de nouvelles directions et de parler d’autres choses (notamment de religion de fa!on très légère). Finalement, c’est une première saison sans faute, un vrai petit bijou de comédie qui ne cherche pas à entrer dans les conventions. C’est là que l’on retrouve le style de Jenji Kohan une femme complètement folle qui avait déjà démontré toute la folie de son talent dans Weeds.
Meilleur épisode : 1.11 « Tall Man with Feelings »
Pire épisode : 1.01 « Pilot »
Place dans le classement de l’an dernier : Nouvelle entrée