La légende des Anges de Mons est reprise par un soldat britannique qui, plus tard, raconte à d'autres combattants les événements tels qu'il les a vécus lors de la bataille qui se déroulait dans la ville belge et ses environs. Pour le dire vite, une armée d'anges serait venue prêter main forte à l'armée britannique le 23 août, alors qu'était sur le point d'être balayée par les troupes allemandes. Leur intervention aurait bloqué celles-ci, le temps nécessaire à organiser la retraite.
Sur un autre front, à proximité du Luxembourg belge, un régiment français a subi de lourdes pertes dans la matinée du 22 août. Les hommes sont tombés par dizaines, et il faut tenir jusqu'à midi, ordre du général commandant la division. Le caporal Paul Delroze se fait fort de détourner les tirs ennemis en direction d'un champ de betteraves voisin. La situation se renverse, mais ordres et contre-ordres sont la ration quotidienne des armées, on n'a pas fini avec eux.
Dès les premiers jours de la guerre, les soldats ont compris qu'ils n'étaient pas là pour rigoler. Les combats sont violents, les morts s'additionnent les uns aux autres. Et Anne-Marie Garat, qui a placé ses personnages, pendant une année presque pleine, dans le climat de l'avant-guerre, précipite le mouvement en fin de roman, n'oublie personne parmi ceux qu'on a rencontrés, y ajoute les autres dans un effet saisissant qui donne chair à la masse, fait vie des disparus.