Magazine Culture
J'ai fait la
riche, j'ai refusé le bus et j'ai payé 10 fois plus cher pour prendre l'avion.
Sucre - Cochabamba, 30 minutes de bonheur. J'ai passé tout le temps du vol le
nez collé au hublot, à regarder le paysage qui défilait. D'abord, les montagnes
escarpées autour de Sucre la blanche, tellement proche des ailes au décollage
qu'on a presque peur de les toucher. Ensuite, les roches rouges, ocre, couleur
canyon. Et puis le paysage s'adoucit, on prend de la hauteur. Au-milieu du
trajet, quelques instants magiques : au loin, à la gauche de l'appareil, au
bout des ailes, une étendue bleue qui brille au soleil, comme un mirage : le
lac Poopo. Il faut plisser les yeux pour le voir, ne pas rater le moment, mais,
derrière le lac, encore plus loin, on devine le sommet du Sajama. Plus en
avant, vers le nord, la neige éternelle des montagnes qui entourent La Paz.
Illimani, Illampu, Huayna Potosi. La promesse d'autres voyages… Soudain, au
bout de 20 minutes de vol, l'avion perd de l'altitude et tout disparaît. On
survole alors les vallées de Cochabamba, aux courbes plus douces, féminines. On
passe au-dessus du lac de La Angostura, célèbre pour ses poissons. On voit
parfaitement le barrage. Enfin, on descend et on atterrit. Cochabamba, fin du
vol. Plein les yeux. Que de beautés en si peu de temps !