In the club est une nouvelle série de six épisodes diffusée depuis le début août sur les ondes de BBC One en Angleterre. On y suit l’évolution d’un groupe de six femmes enceintes et de leurs proches alors qu’elles sont sur le point d’accoucher. Ces futurs parents, issus de différents âges et classes sociales se sont liés d’amitié en assistant semaine après semaine aux cours prénataux organisés dans leur voisinage et à chaque épisode un bambin naîtra. La créatrice Kay Mellor, reconnue pour ses drames à grand auditoire comme Playing the Field (1998-2002), Fat Friends (2000-2005) et The Syndicate (2012- ), récidive avec In the club à nous ensorceler avec des personnages forts et complexes, autant masculins que féminins. Si les intrigues entourant chaque couple semblent un peu trop rocambolesques pour ces gens « normaux », on apprécie tout de même la série qui défile à la vitesse de l’éclair sous nos yeux. Et puisque la même chaîne annonçait ces derniers jours une deuxième saison pour une autre de ses séries phares, on peut se questionner sur la pertinence de prolonger une recette gagnante, au risque d’étirer la sauce.
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Six femmes, six accouchements et six épisodes. Dans un premier temps, on fait la connaissance de Diane (Jill Halfpenny) et Rick (Will Mellor). Le couple, longtemps stérile a auparavant adopté deux enfants, mais la mère se trouve désormais enceinte de jumeaux. Son mari est sans emploi depuis cinq mois et lui a caché leurs problèmes financiers. Dans un geste de désespoir, il vole une banque, prétendant que son manteau est bourré d’explosifs, mais la police ne tarde pas à retrouver sa trace et le voilà en cabale.
Roanna (Hermione Norris) est une femme prospère dans la quarantaine qui avec son mari est à la tête d’une entreprise qui vaut des millions. Déjà mère d’adolescents, elle est en plein divorce depuis qu’elle a rencontré et est tombée enceinte de Simon (Luke Thompson), un jeune étudiant en arts dans la vingtaine. Jusqu’ici, son futur ex a réussi à la mettre sur la paille, mais la guerre ne fait que commencer.
Jasmin (Taj Atwal) et Dev (Sasha Devan) sont d’origine indienne et leur récente union est le fruit d’un mariage arrangé. Officiellement, elle est tombée enceinte durant leur lune de miel, mais des tests à l’hôpital montrent que le bébé a été conçu quelques semaines auparavant; de quoi semer le doute quant à la paternité de Dev.
Viennent ensuite Kim (Katherine Parkinson) et Suzie (Tara Fitzgerald), un couple lesbien. Suzie a déjà eu un fils de Neil (Jonathan Kerrigan) et c’est au tour de Kim de porter son enfant. L’affaire s’arrêterait là si ce n’est que cette dernière et le père biologique en passent l’un pour l’autre…
Reste Rosie (Hannah Midgley) et Vicky (Christine Bottomley). La première est une adolescente de 16 ans qui a réussi à cacher sa grossesse à l’entièreté de son entourage par toutes sortes de subterfuges. Sa mère est décédée récemment et elle voit à peine son père qui travaille de nuit. Au moment où elle accouche, ce dernier est victime d’un accident de voiture qui le laisse entre la vie et la mort. Et pour ce qui est de Vicky, on ne sait que très peu de choses d’elle, sinon qu’elle est infirmière à l’hôpital où toutes ces femmes accoucheront.
Au départ, on est un peu perdu avec un casting aussi nombreux qui comprend en plus tous leurs proches, mais petit à petit, on arrive à démêler le tout, d’autant plus que les intrigues entre les différents couples finissent par s’entrecroiser. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’en passe des choses dans leurs vies! À propos du pilote, Vicki Power écrit dans sa critique : « It was like half a year of Coronation Street crammed into an hour. All a bit extreme. » Malgré tout, les tuiles qui tombent en masse sur la tête des protagonistes demeurent crédibles, parce que bien introduites dans le scénario. Et l’attitude qu’ils ont face à ses imprévus donne chaud au cœur. Autre point remarquable, les hommes, qu’ils soient époux, amis ou amants n’occupent en rien la place de figurants. Et bien qu’ils soient à des années lumières de comprendre ce que ressentent leurs femmes en ces derniers jours avant leur accouchement, ils sont tous animés du même désir d’être pères.
Les deuxièmes saisons en Angleterre
Alors qu’aux États-Unis, on préfère miser sur le long terme, il est courant chez les Anglais de produire plusieurs séries avec un nombre très limité d’épisodes (variant entre deux et six pour la plupart). Si on peut se réjouir que des séries comme Mr Selfridge, The three musketeer ou Downton Abbey soient reconduites au fil des ans, à l’inverse, on reste perplexe lorsqu’on annonce un deuxième opus pour la comédie The wrong mans (BBC Two) ou The Paradise (BBC One). Dans le premier cas, il s’agissait d’une mise en situation dépassant l’imaginaire qui venait affecter le quotidien de deux « ploucs » (donc, improbable qu’elle se représente encore) alors que dans le second, il s’agissait d’une adaptation d’un roman de Zola; la fin de celui-ci coïncidant avec la fin de la première saison. Même chose pour Happy Valley alors qu’on apprenait le 20 août que la série était renouvelée. L’action y était si intense, d’autant plus qu’on pouvait dire que la boucle avait été bouclée après six épisodes, qu’on se demande comment les producteurs de ces séries parviendront à nous accrocher pour une seconde fois sans pour autant étirer la sauce inutilement et nous laisser avec un goût amer dans la bouche.
In the club est un beau succès estival puisqu’elle a réuni 3,9 millions pour sa première et 4,49 pour le troisième épisode. Avec de telles audiences, il ne serait surprenant qu’on renouvelle la série, même si pour le moment il n’y a eu aucune annonce en ce sens. Mais comme le sujet traite de femmes enceintes sur le point d’accoucher et qu’à la fin de la saison, ce sera chose faite, il serait préférable qu’après les six épisodes, on s’arrête là. À suivre.