Je vous ai quittés après mon arrivée en Aveyron. Mais si, vous savez, les « gîtes-bungalows », les habitués et les mouches.
Une semaine après notre arrivée, je dois reconnaître que c’est pas si mal après tout. Première bonne nouvelle, on est bien dans un village de gîtes et pas un camping. Pas d’animations lourdingues – juste un petit aligot-saucisses facultatif – pas de danse des tongs (hein les gars) et pas de jeunes qui se mettent la tête à l’envers avant d’aller s’échouer dans leur tente. D’ailleurs, y a pas de tentes.
Désireux de mieux comprendre ces gens qui passent leurs vacances au campi… en village de gîtes, j’ai fait la connaissance de Serge et de son fils Adrien, des pêcheurs. Très sympas les pêcheurs. Même s’ils parlent beaucoup de pêche. Forcément. Je connais tout sur leurs plus grosses prises, les meilleurs coins et les différents types d’appâts. Selon que vous pêchez la carpe ou le brochet. Suis une bête maintenant. Problème pour le végétarien que je suis, mon grand veut s’y mettre, à la pêche. Normal après tout, nous aussi on est passé par là non (eh oui, je ne suis pas végétarien de naissance, sachez-le) ?
Devant son enthousiasme, Adrien lui a très gentiment confectionné une canne avec un bout de bambou trouvé le long de la rivière qui court juste à côté, un vieux bouchon et un petit hameçon. Peu disposés à aller trouver des vers de terre, nous avons opté en guise d’appât pour des mouches (enfin, une mouche tuée par mon Loulou, rappelez-vous y en a beaucoup ici). À défaut d’autre chose, j’avais découpé pour la suite des petits bouts de fromage. Eh bas vous savez quoi? Mon loup a attrapé grâce à sa mouche son premier poisson, un goujon qui devait avoisiner les 5 cm. Impressionnant. A court de mouche, je place donc un bout de fromage sur l’hameçon. Je place la canne dans un endroit tourbillonnant et attends quelques instants que le bouchon se stabilise. Tout à ma surprise, le bouchon s’enfonce d’un coup sec et je vois ma mince canne de bambou se plier dangereusement sans céder. La tension est à son comble, je me dis que tout se joue right now. N’écoutant que mon courage, je sors d’un coup sec le monstre marin de l’eau et le jette sur l’herbe derrière moi devant les yeux ébahis de mon aîné. Et voici que notre adversaire du jour se dévoile à nous: il s’agit d’une belle truite d’environ 30cm!!! Pêchée à l’ancienne avec une canne de bambou! Autant vous dire que, si je n’avais pas encore la certitude d’être Dieu incarné aux yeux de mon fils, j’ai gagné sur ce coup-là mes galons de super papa. Malheureusement, on n’avait pas d’appareil photo pour immortaliser l’instant, nous n’aurons donc que le souvenir fugace d’un bon moment partagé avec ce beau poisson – que nous avons évidemment relâché.
Ces vacances ont également été l’occasion d’accueillir de la famille de passage dans le coin. On y est allé un peu fort sur l’apéro, on a fait des barbec’, on était bien dans le trip vacances quoi. Autant dire que ma préparation pour le marathon d’Amsterdam a été légèrement perturbée. Sans oublier un ongle d’orteil à demi arraché à la faveur d’une rencontre violente avec un pied de lit alors que je me levais en pleine nuit pour satisfaire un besoin naturel. Foutu Pastis, y a trop d’eau là-dedans. Les 3h10 me semblent aujourd’hui bien loin…
Quelques mots quand même sur le coin qui offrent vraiment de très belles choses. Entre la beauté des rougiers dont j’ai déjà parlé dans mon précédent post, la grandeur des gorges du Tarn et la richesse du patrimoine, l’Aveyron est franchement un département que je conseillerai. Pour ma part, j’y reviendrai très certainement. Pour une prochaine édition du trail des Templiers ?