Je vous l'avais dit lors de mon billet sur l'excellent roman La Position, :la saison estivale , qui voit notamment "Les Inrocks" sortir leur supplément sexe tous les ans à la même époque, est la saison propice pour me plonger dans les oeuvres qui parlent de ce sujet éternel qu'est le sexe.
Mais évidement, je ne veux pas parler de bon vieux porno des familles ou des romans à la "Fifty Shades of Grey" mais bien de grandes oeuvres profondes et intelligentes sur ce sujet sulfureux qu'est la sexualité.
Et pour la série, je veux évidemment parler de «Masters of sex», considérée par tout le monde ou presque comme l’une des bonnes surprises du cru 2013.
J'avais raté la saison 1 lors de sa première diffusion l'été dernier, mais comme je suis abonné sur OCS city j'ai pu la rattraper en VOD en très peu de temps (12 épisodes d'une heure en 3 jours, mon record personnel est battu), juste avant que ne commence la diffusion toujours sur OCS City dè la saison 2, 24 heures après la diffusion américaine, une saison 2 que je ne voulais pas rater tant j'ai adoré la première.
La série suit le docteur Williams Masters, gynécologue brillant adulé par ses pairs, s'interroge sur les transformations du corps pendant l'acte sexuel et s'étonne qu'au début des années 50, aucune étude des comportements sexuels digne de ce nom existe. William Masters se met alors en tête d’explorer les mystères du sexe et ses effets physiques…Un sujet qu’il envisage avec toute sa froideur et sa rigueur scientifique, branchant des électrodes aux cobayes anonymes qui viennent, pour l’amour de la science, se prêter à des séances de masturbation et de coït dans une salle de l’hôpital. Seul, il ne pourrait pas grand-chose: sa secrétaire Virginia Johnson devient son indispensable associée. Ensemble, ils vont devoir affronter le faible assentiment du directeur de l’hôpital, et la rigidité des moeurs de la fin des années 50.
On le constate donc avec énormément de plaisir avec la présentation de l'histoire, et cela se confirme bien vite à la vision de la série : "Masters Of Sex" n'est pas seulement une série qui traite de ce sujet oh combien révolutionnaire et évidemment sulfureux, car y est également décrite la représentation d'une palette de personnages qui évoluent tant bien que mal au vue du contexte culturel et social de l'Amérique des années 50.On voit aussi la place de la femme dans la société, la recherche de l’ambition.
Présentée comme un «Mad Men» de la révolution sexuelle, la série «Masters of Sex» en partage l’époque, une meme photographie soignée, l’écriture ciselee et le portrait d’une société pas si eloignee que cela de celle de maintenant mais personnellement si "Mad Men" me laissait un peu froid par le thème principal (le monde de la pub) traité et certains personnages peu attachants, ici, rien de tel tant la série est addictive.
J'ai été franchement épaté par la représentation de l'époque franchement réussie, que ce soit au niveau des décors mais aussi des mentalités parfaitement représentées par leur manque de fléxibilité à tous les niveaux ( homosexualité, racisme, droit des femmes...). Cette série nous fait en effet énormément réfléchir à l'évolution du rôle de la femme ainsi qu'à nos tabous sur le sexe dont certains sont malheureusement encore énormément d'actualité. Traités avec énormément d'humour dans les dialogues assez jubilatoires et de profondeur dans les thèmes traités, cette série qui démarre déjà pas mal du tout, s'améliore d'épisodes en épisodes pour atteindre quasiment la perfection, notamment dans les épisodes 8 à 10 de la saison 1.
Michael Sheen est absolument impeccable dans ce rôle de ce médecin au départ froid et concentré sur son travail. pris au piège par ses sentiments intérieurs et son trouble pour son associée, une Lizzy Caplan véritable révélation de la série dans un personnage terriblement attachant, cette Virginia Johnson, mère célibataire libérée qui tente de tout concilier et envoie valser les carcans de l’époque avec une énergie jubilatoire ( surtout pour le spectateur).
La dynamique du duo se met pleinement en route au bout de quelques épisodes et dès lors, les personnages- et même les secondaires, conquiérent progressivement complexités et nuances. L'assurance et la liberté de Virginia Johnson s'oppose alors, avec une vraie délectation pour le spectateur, à l'orgeuil de male, la rigueur, et le (trop grand) professionnalisme de ce médecin pour qui seule la science compte avant tout.
Bref, voilà assurément une des meilleures séries de ces dernières années, et qu'on soit ou non en pleine période estivale pour la regarder!!
'Masters Of Sex' Season 2 Trailer