parfois c’est une écharde
mais le plus souvent tout un arbre
qu’il faut retirer du corps
avec l’étonnement de n’en pas souffrir
et le soir lui aussi doucement
retire de la lumière tous les chemins
de terre et d’eau comme s’il était
inutile que désormais quelque chose
mène quelque part
monde et souffrance en moins
nous marchons dans la paix de la nuit
en prenant soin de ne laisser
nos traces qu’en nous-mêmes
***
Jean-François Mathé (né en 1950) – Le temps par moments (1999)