Côte Rôtie : Jamet 2008 et Châteauneuf du Pape : Domaine de la Mordorée 2004

Par Daniel Sériot

Le millésime 2008 a été très compliqué sur le vignoble de la Côte Rôtie. Après un printemps frais et pluvieux, la floraison a été longue et hétérogène ; l’été fut frais et pluvieux, des foyers de botrytis ( pourriture grise) s’installe dans les grappes dès la fin du mois d’août. Les vendanges qui se sont déroulées de la dernière semaine de septembre à tout début octobre ont du tenir compte des maturités hétérogènes, et ont nécessité un tri drastique (présence de pourriture grise). La Côte Rôtie de Jamet 2008 n’ a pas la dimension des vins des millésime 2006 ou 2007. Elle semble actuellement dans un stade un peu austère, il serait préférable de l’attendre une paire d’années pour en obtenir davantage de charme.

La bouteille de Châteauneuf du Pape Reine des Bois 2004 du domaine de La Mordorée  a été très plaisante, avec un vin élégant, bien proportionné et bien équilibré dans sa finale, doté d’une expression aromatique séduisante. On peut commencer à boire les bouteilles de ce millésime, après une bonne aération.

 

Côte Rôtie : Jamet 2008

Dégusté, sans mise en carafe sur une duré de 48 heures

La robe est soutenue de couleur violine. Le nez ouvert, assez simple, et d’une bonne intensité s’ouvre sur des arômes floraux ( roses et violettes), puis apparaissent au second plan des parfums de cerises, de légère baie de Setchouan, et des notes de cassis. L’attaque est souple, les tanins sont fins et peu marqués, la construction est longiligne, avec une chair délicate et modérée, le centre dans la continuité est souligné par des fruits acidulés. La finale, d’une allonge convenable est élancée, assez svelte, un peu austère, portée par une fraîcheur un peu vive, très florale, avec des fruits frais, et de légères note poivrées, ponctuée par des notes végétales, et une sensation d’amertume qui limite actuellement le plaisir. Note potentielle 15/15,5, note plaisir 14,5

Châteauneuf du Pape : Domaine de La Mordorée 2004

Première dégustation, après une heure de carafe, et revu 24 heures plus tard

La robe est assez profonde, avec des reflets de teinte sanguine. Le bouquet, plus expressif le deuxième jour évoque l’encens, les roses séchées, les cerises légèrement kirschées, avec des notes épicées, de léger chocolat, et de garrigue. La bouche est veloutée en attaque, les sensations sont ascendantes, le vin se dimensionne, sans outrecuidance, dans un milieu de bouche, d’une bonne tenue, délicatement charnu, rehaussé de fruits épicés. La finale est allongée, persistante, délicate, d’une bonne harmonie, soulignée par les saveurs décelées à l’olfaction. Note potentielle 16/16,5, note plaisir 16

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