Si on vous demande des sources crédibles qui croient que le Canada vivra sous peu une crise immobilière, vous pourrez citer celles-ci :
- En juillet dernier, l’agence de notation Fitch publiait un avis estimant que dans son ensemble, le marché canadien et surévalué de 20% et que le gouvernement fédéral devrait limiter davantage le crédit hypothécaire.
- En juin, le FMI (Fonds monétaire international) s’inquiétait publiquement de la flambée de l’immobilier en Australie et au Canada et du fardeau que cela pèse sur ces économies.
- En mars, une des plus importantes firmes de gestion de titres de créance au monde, Pimco estimait que c’est d’ici la fin 2014 que la correction du marché de l’habitation au Canada débuterait. Pimco considère que la surévaluation est de 30%. Une fois la correction amorcée, les valeurs pourraient glisser pendant 5 ans.
- La prestigieuse institution européenne Deutsche Bank ne fait pas dans la dentelle. Elle identifie le marché immobilier canadien comme étant le plus exubérant de la planète. Selon elle, 60% de la valeur serait gonflée par de la surenchère. Ce qui place le Canada devant la Norvège, la France, l’Angleterre, la Belgique et la Nouvelle-Zélande. Pour arriver à cette conclusion, les économistes allemands ont pris en compte le prix des maisons par rapport aux revenus disponibles et la moyenne des valeurs historiques.
- L’ organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a aussi mit son grain de sable dans l’engrenage. L’an dernier son rapport soulevait que : « «Ces économies (Canada, Nouvelle-Zélande et Norvège) sont les plus vulnérables au risque d’une correction des prix, en particulier si les coûts d’emprunt augmentent ou si la croissance du revenu ralentit». Pour établir si un marché est cher ou pas, l’OCDE mesure l’abordabilité par le ratio prix-revenu et la rentabilité par le ratio prix-loyer.
- La banque d’affaires américaines Goldman Sachs ne croit cependant pas que la bulle immobilière canadienne se dégonflera sans dommage. L’économiste Hui Shan affirme : « Ce qui monte, ne peut toujours monter. Les prix tendront à la baisse. » Le ralentissement de l’industrie de la construction est un indicateur qui ne trompe pas. Toujours selon Goldman Sachs, il est bien possible que les prix augmentent encore un peu en 2014 avant qu’on assiste à une sévère correction.
- Il y a déjà deux ans, sur les ondes de CBC, le prix Nobel de l’économie, Robert Shiller manifestait son inquiétude. Une des rares voix a avoir prévu l’éclatement de la bulle américaine prétend que les Canadiens vont vraisemblablement vivre ce que les Etats-Unis ont vécu en 2008, mais au ralenti. Selon lui, le choc peut-être assez brutal puisque la majorité de l’endettement hypothécaire au Canada est détenu par les familles au statut précaire. Soit, celles qui consacrent plus de 40% du budget aux dépenses de logement. Si la bulle de 1990 au Canada a vu les valeurs des maisons s’accroître de 75%, celle des années 2000 a fait enfler les prix de 150%.
- Lors d’une visite à Toronto, Paul Krugman (un autre prix Nobel d’économie) a tenu à verbaliser son opinion publiée en juin 2013 dans le New York Times. À l’exception des banques canadiennes qui continuent à encourager les Canadiens à s’endetter, des voix sérieuses s’élèvent pour affirmer que l’immobilier freinera brusquement. « Bien sûr on dit ça depuis des années, et ce n’est pas encore arrivé. Mais rappelez-vous de ce qui est advenu aux États-Unis. La bulle américaine a mis bien du temps avant d’éclater. »
- Nouriel Roubini, a été conseiller économique spécial pour la Maison Blanche et a œuvré au FMI et à la Réserve fédérale américaine. Ses prévisions économiques dramatiques se sont avérées malheureusement vraies la plupart du temps. « 5 ans après l’éclatement de la crise économique mondiale, des signes d’exubérance voir de bulle spéculative apparaissent en Suisse, en Suède, en Norvège, en Finlande, en France, en Allemagne, en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Canada…. »
- Pour compléter cette énumération d’alarmes économiques , voici ce l’avis des rédacteurs de la célèbre publication britannique « The Economist ». Il n’y a plus de doute, on peut parler de « Bubbly » pour qualifier le marché immobilier canadien. Le prix des maisons dans les métropoles canadiennes est à peine moins cher qu’à Hong Kong. À l’opposé c’est au Japon que les prix sont les moins élevés.