La Danseuse d'Izu

Publié le 21 août 2014 par Pralinerie @Pralinerie
Je renoue avec Kawabata, dont j'avais beaucoup aimé Les Belles endormies. Dans les cinq nouvelles qui composent ce recueil, on retrouve le goût pour les jeunes filles, pour l'amour teinté de mort et de nostalgie. Avec cette écriture ciselée, l'auteur campe de courtes histoires, où la cruauté, la frustration, la violence ne sont pas exprimées mais ressortent en filigrane. Cela donne à ces nouvelles une atmosphère un peu malsaine, étrange et irréelle

La danseuse d'Izu

Van Gogh, Courtisane, 1887

Le narrateur voyage avec des artistes. Il est lycéen et brûle pour la petite danseuse du groupe. Une très jeune fille. Une histoire sur le désir et la jalousie. Avec beaucoup de bains. Eh oui, la douche froide n'est pas une invention récente pour calmer les ardeurs !

Élégie

Une femme abandonnée par son amant a appris sa mort. Dotée de double vue, elle n'a pourtant pas su prédire cette perte. Elle revit des moments de leur histoire et de sa jeunesse. Regrets et pleurs sur fond de mythes grecs.

Bestiaire

Un misanthrope n'aime que la compagnie des animaux qu'il élève. Et perd. Triste récit de morts accidentelles... mais très voire trop récurrentes. Avec un amour perdu et une danseuse en contrepoint.

Retrouvailles

Un soldat retrouve une de ses maîtresses sur les ruines fumantes du Japon d'après guerre. Amour, chantage ou manipulation, il peine à savoir ce que cache réellement Fujiko.

La lune dans l'eau

La plus courte mais aussi la plus touchante nouvelle de cet ensemble. Une femme offre à son mari infirme des miroirs. Il peut y lire le reflet d'un monde qui lui est inaccessible. Très belle histoire d'amour et de tendresse qui cache des moments délétères. Des nouvelles d'une grande sensibilité, faites de rencontres et de pertes, qui s'écrivent dans un paysage japonais du début du XXe siècle. Chacune se termine sans livrer de réponse, laissant une impression d'inachevé