Hitokiri le châtiment: Izo the dog

Par Cineblogywood @Cineblogywood
En DVD. Nous vivons une époque ou la culture asiatique n'en finit plus de fasciner l'occident. Qu'on s'appelle Quentin Tarantino ou Amélie Nothomb, on se doit de s'extasier devant les samouraïs, le zen et les sashimis. Wild Side profite de cette tendance et nous fait découvrir les films de "L'âge d'or du cinéma asiatique". J'ai donc vu hier soir Hitokiri le châtiment, film d'Hideo Gosha avec Shintaro Katsu (le futur Zatôïchi de la saga) et Yukio Mishima (l'écrivain hara kiri). Le réalisateur, avant de se compromettre dans les films de Yakusa court-vêtus (origine de la passion de Tarantino pour son oeuvre), faisait des films de sabres tragiques sur les samouraïs au coeur d'une société féodale japonaise en pleine révolution. Les questionnements ontologiques sur la destinée du guerrier, dans un univers ou son rôle est remis en cause, y sont donc légion. Hitokiri met ainsi en scène Okada Izo, tueur naïf à la solde d'un seigneur auquel il voue une admiration dénuée de tous jugements. Izo tue avec talent, se vautre dans la débauche et évite surtout d'avoir à réfléchir sur ses actes et son asservissement aveugle. Jusqu'au jour où trahi par son maître vénéré, et prenant conscience de sa bestialité, il se révolte et cherche à se venger. Cette vengeance passera par le rachat, forcément sanglant, de ses fautes.
Un film formellement fondateur
Vous l'aurez compris, Hitokiri n'est pas qu'un film de sabre. C'est aussi une tragédie dans laquelle chaque personnage est le jouet de son destin. Vouloir s'extraire de sa condition n'amène que le chaos, qu'on soit seigneur ou serviteur. Evidemment ceux qui n'aiment pas les kimonos, les sandales en bois, les combats de sabres et le saké feraient mieux de passer leur chemin. Toujours est-il que même si le film est profondément ancré dans une culture japonaise qui nous est très éloignée, il recèle de nombreux trésors de mise en scène et de direction d'acteurs: les gerbes de sang jaillissantes, les faces à faces tendus et le visage hyper expressif de Izo vous hanteront longtemps...
Voir le film: Jamais édité en DVD nulle part au monde, la copie des éditions Wild Side est d'une qualité surprenante (pour un film de 1969...). Sinon, il y a toujours la VOD.
Sentenza