La startup Activehours, basée à Palo Alto, permet d’obtenir une avance sur salaire jusqu’à 100 dollars par jour. Elle ne prélève aucune commission.
Profitant des difficultés économiques d’une partie de la population américaine, l’industrie des "payday loan" (prêts à court terme jusqu’au prochain jour de paie) est florissante aux Etats-Unis. Problème: en l’absence de régulation, les taux pratiqués sont exorbitants. Une nouvelle application mobile promet de résoudre ce problème. Baptisée Activehours, elle permet d’obtenir une avance sur le salaire qui sera versé à la fin de la quinzaine: jusqu’à 100 dollars par jour, sans aucun intérêt ni commission. “Cela ne fait aucun sens de devoir contracter des emprunts et payer des intérêts quand votre employeur vous doit de l’argent, explique Ram Palaniappan, le fondateur de cette startup basée à Palo Alto. Si vous travaillez tous les jours, pourquoi ne pas être payé tous les jours ?”
Risques limités
Activehours ne s’adresse pas à tous les Américains. Le service n’est en effet accessible qu’aux employés rémunérés à l’heure. Cela exclut tous ceux qui sont payés de manière forfaitaire, avec un salaire fixe quelque soit le nombre d’heures de travail. Pour réclamer une avance, il suffit alors d’envoyer une copie de son relevé de présence et d’indiquer le montant que l’on souhaite recevoir. Celui-ci ne peut pas dépasser le montant du salaire que l'emprunteur a gagné mais n’a pas encore perçu. Par exemple, 80 dollars maximum pour une journée de 8 heures, payées 10 dollars nets. La somme est alors versée dès le lendemain sur le compte bancaire du bénéficiaire. Quand le jour de paie arrive, Activehours prélève directement la somme qui lui est due. Avec ce modèle, la startup estime qu’elle limite les risques d’engrenage: il n’est pas possible d’emprunter plus que sa prochaine fiche de paie.
Pourboire volontaire
Autre particularité de son service: aucun intérêt ou commission n’est prélevé. A la place, les utilisateurs peuvent choisir de verser un pourboire à Activehours. Pour 100 dollars, l’application propose des versements allant de 3,84 à 10,99 dollars. Mais il est possible de ne rien verser. “Nous ne pensons pas que les gens doivent être forcés de payer un service qu’ils n’aiment pas, indique Ram Palaniappan. C’est pour cela que nous leur demandons de payer le montant qu’ils pensent être juste”. L’entrepreneur assure cependant que ce modèle est “suffisant pour bâtir une activité pérenne". Seul bémol, poursuit-il, “certains pensent que notre service est trop beau pour être vrai”. Gail Cunningham, de la National Foundation for Credit Counseling, met cependant en garde: "à première vue, cela ressemble à une alternative bon marché aux "payday loans". Mais une personne choisissant de verser une pourboire élevé pourrait ne pas réaliser qu’elle verse en réalité un taux d’intérêt annualisé très élevé”.