Toujours à la recherche de nouvelles opportunités commerciales, dans un contexte difficile, les banques s'aventurent progressivement dans la distribution de produits et services non financiers, depuis le rechargement de comptes téléphoniques prépayés jusqu'à la création de véritables boutiques de m-commerce.
Pour PostFinance, l'ambition ne se place pas aussi haut, puisque la banque suisse ne cible que la vente de biens virtuels, mais elle entend déployer celle-ci sur de multiples canaux. Ainsi, depuis le début du mois de juillet, ses clients ont-ils la possibilité d'acquérir des crédits iTunes sur chacun de ses 1 000 automates (« Postomat »). Il leur suffit de choisir l'option ad hoc sur le distributeur et d'indiquer le montant désiré. Le code d'activation, qu'il ne restera qu'à reporter dans iTunes, est alors imprimé sur le reçu.
Le même système est proposé pour l'achat de crédit PaySafeCard, un compte prépayé relativement populaire, utilisable sur différents sites de commerce en ligne et, en option, par l'intermédiaire d'une carte MasterCard. En fait, l'application mobile de PostFinance offre déjà depuis plus d'un an des options similaires. Apparemment, elles sont très appréciées par les clients de la banque, ce qui a conduit à leur déclinaison, quelques mois plus tard, pour les plates-formes de jeu en ligne Nintendo, PlayStation et XBox.
Dans cette première initiative (tout aussi inédite que la nouvelle), l'objectif était avant tout de simplifier l'accès des enfants et adolescents aux différents services concernés, en permettant à leurs parents de créditer leurs comptes sans complication et en toute sérénité. Avec l'introduction de ces options sur les GAB, la cible devient un peu différente : il s'agit vraisemblablement de séduire une population réticente à l'utilisation de services bancaires sur le web (y compris les paiements par carte).
A l'opposé de tentatives plus radicales d'entrée sur le marché du commerce de détail, la banque reste donc ici intégralement dans son rôle d'intermédiaire financier, via lequel elle apporte, de manière tout à fait classique, sa valeur de tiers de confiance dans la relation entre ses clients et ses partenaires. Les premiers y gagnent une certaine sécurité dans leurs transactions tandis que les seconds bénéficient d'un accès à une audience qu'ils pourraient difficilement capter seuls.
En quelque sorte (et encore modestement), PostFinance devient également un élément important de la chaîne de traitement des porte-monnaie virtuels de ses partenaires (ce qui, en particulier avec iTunes, est loin d'être négligeable), lui ouvrant potentiellement la porte sur une autre vision de la banque et de ses (futures) activités dans le monde des biens numériques…
PostFinance est finaliste des prix de l'innovation BAI-Finacle