Paul et Roz Mellow ont quatre enfants âgés de 6 à 15 ans. Les deux garçons et deux filles se retrouvent un jour bien malgré eux à parcourir un ouvrage inattendu, l’album de leurs parents, véritables stars des années 70. Il s’agit d’un journal du sexe et de l’érotisme, abondamment illustré par des photos de papa et maman dans la fougue de leurs ébats.
Et tandis que les enfants, chamboulés par cette découverte impromptue, ont refermé le cahier érotique, le lecteur continue à divaguer, se laisse doucement envahir de fantasmes et parvient à imaginer une suite de cette histoire… C’est sans doute là une démarche de l’auteur que de ne pas nous imposer une lourdeur excessive qui pourrait entacher le récit.
Nous voici trente plus tard. Le couple coquin s’est séparé, avec acrimonie pour le papa qui s’en remet difficilement et un nouvel amour pour la maman auprès de son second mari. Leur fils aîné a quarante ans, souffre de dépression en raison d’un problème d’impuissance, la grande sœur a tourné la page avec sa famille après une période de perdition et la benjamine ne s’aime pas et dépérit. Seul le petit dernier semble avoir trouvé une sorte de stabilité.
Alors que la mère espère voir rééditer les écrits grivois d’antan, cet événement sonne le glas dans la famille entraîne d’autres imprévus… Le jeune fils tombe malade, contraignant la famille à se retrouver à son chevet…
Un récit empreint de sagacité, nous invitant à une réflexion et posant plusieurs questions essentielles sur le couple dans sa construction et sa perte, l’éducation, l’adolescence, la sexualité. Certes.
Entre chaque ligne s’immisce un message puissant et grave mais il est aussi teinté d’allégresse pour ne jamais heurter le lecteur ni lui donner l’impression désagréable de recevoir un enseignement. Certes.
Me viennent cependant à l’esprit quelques bémols. J’ai trouvé que les personnages manquaient un peu de consistance, étaient dénués d’émotion. Les différentes thématiques approchées dans ce roman eurent pu être pu être traitées avec plus de profondeur et d’originalité aussi.
Et puisqu’il me faut à présent trancher quant au classement de ce livre, je tergiverse entre un ou deux verres… Comme nous sommes encore en période de vacances, que ce n’est pas un mauvais livre dans l’ensemble, je ferai montre de mansuétude. Deux verres sera ma cote.
La position de Meg Wolitzer, Sonatine éditions