Dans un communiqué, l’un des auteurs, le professeur Patricia Conrod explique : » De multiples dimensions du fonctionnement cérébral sont en cause en matière de psychopathologie. Certaines de ces dimensions entraînent une multitude de troubles concomitants, tandis que d’autres déclenchent des problèmes précis. Cette étude précise donc les schémas de comorbidités, et notamment pourquoi TDAH et troubles du comportement sont si souvent associés à la toxicomanie ».
L’étude a été menée auprès de 1.778 adolescents européens âgés de 14 ans évalués par IRM alors qu’ils effectuaient plusieurs tâches cognitives, et par questionnaire sur la personnalité. Ces évaluations ont été menées au départ de l’étude puis 2 années plus tard.
Au départ de l’étude, à 14 ans,
· 4,4 % des participants ont été diagnostiqués avec trouble du comportement ou TDAH ou les 2,
· 3,7% consomment de l’alcool en excès,
· 10,6% font usage de drogues.
Deux ans plus tard,
· 6,6 % des participants ont été diagnostiqués avec trouble du comportement ou TDAH ou les 2,
· 18% consomment de l’alcool en excès,
· 27,1 % font usage de drogues.
Grâce à un modèle statistique, les chercheurs identifient les variables communes aux différents troubles et les facteurs de risque neurocognitifs couramment associés, soit 3 déficits en particulier :
1. les gestes impulsifs,
2. les choix impulsifs
3. la sensibilité aux récompenses.
L’impulsivité auto-déclarée, les gestes impulsifs différencient les jeunes les plus à risque d’être atteints d’un TDAH et de troubles du comportement. Le niveau de sensibilité à la récompense s’avère en revanche spécifique et typique de chacun des troubles étudiés.
Mieux détecter les cas de comorbidités : A partir de ces facteurs de risques, qui d’ailleurs sont fréquemment individuellement présents en population générale, il devient possible de mieux détecter les cas de comorbidités et de les prévenir. En pratique mieux surveiller les adolescents atteints de TDAH ou de troubles du comportement ou de toxicomanie en se concentrant sur ces 3 déficits associés pourrait permettre d’améliorer certains résultats cliniques dès l’adolescence.
Source: TheAmerican Journal of Psychiatry 2014; doi: 10.1176/appi.ajp.2014.13111499 Neural and Cognitive Correlates of the Common and Specific Variance Across Externalizing Problems in Young Adolescence