Après le moment de surnaturel de la zoroastrienne Takht-e Soleiman, je commence une grande boucle dans le Nord-Ouest iranien, à la frontière de l’Azerbaïdjan. Il y a beaucoup moins à voir que dans le Sud iranien (où sont Shiraz, Ispahan…) et j’enchaîne bus sur bus, taxi sur taxi.
A Soltaniyeh je visite le mausolée d’Oljeitu, colossal quadrilatère à coupole construit, au XIIe siècle, pour abriter des dépouilles sacrées et finissant par servir de dernière demeure à Oljeitu. C’est de cette paisible ville de campagne que les Mongols géraient l’Est de leur empire. Je pense à Sparte, dont il ne reste rien. A l’intérieur des échafaudages immenses occultent la coupole.
Puis je passe par Tabriz, la capitale régionale, un temps capitale de l’Iran, aujourd’hui l’agitatrice, la brasseuse de cultures. Nicolas Bouvier, dans son périple de L’Usage du monde, y séjourne six mois. Je prends le thé avec des Tabrizis et je jette un coup d’oeil au portail de faïence qui fut dit-on le plus beau d’Iran avant d’être secoué par un tremblement de terre.
Je passe ensuite par Ardabil, et c’est une excellente surprise: une perle de mausolée. Accès par des jardins, cour de faïence, tombeau tubulaire mosaïqué du nom d’Allah, chambre de bois peint, cabinet de curiosités de porcelaines chinoises.
Enfin, je fais un crochet pour visiter le village de Masuleh, soit-disant l’un des plus jolis d’Iran – les toits des maisons servent de terrasse aux maisons d’au-dessus. C’est une fête foraine pour touristes iraniens. Je ne m’attarde pas…