Le 19 août 2014
Synopsis :
Le temps des funérailles d’une arrière-grand-mère, quatre générations de femmes se trouvent confrontées à la découverte d’un douloureux secret de famille.
Lia vient d’avoir vingt ans. À la mort de son arrière-grand-mère, elle se retrouve dans sa maison de famille, dans les Landes, avec sa mère, sa grand-mère et la meilleure amie de la défunte. Durant ces quelques jours de funérailles, de deuil et d’intimité partagée, vient le moment d’échanger ses souvenirs, mais aussi de mettre de l’ordre dans les affaires de l’aïeule. Lia découvre à cette occasion des carnets de notes et des lettres soigneusement consignés dans une boîte à chaussures. À sa grande surprise, ces écrits relatent une version bien différente de la disparition du mari de son arrière-grand-mère que celle racontée depuis toujours dans le cercle familial. Poignantes, ces lettres révèlent surtout un destin brisé par la honte et le chagrin.
Lia doit-elle garder pour elle un secret jalousement protégé pendant soixante ans par son arrière-grand-mère ? Ces révélations ne risquent-elles pas de déclencher un cataclysme parmi ces quatre générations de femmes ? Et que faire de l’image si lisse, et en vérité si faussée, qu’elle avait de cette très vieille dame ? Comment lui pardonner son mensonge ? Les conséquences de cette falsification de l’histoire familiale s’éclairent peu à peu dans l’esprit de la jeune fille et bousculent son propre rapport à la famille, aux hommes, à l’amour. Car c’est toute une lignée de femmes qui semble en avoir été victime, en porter les stigmates.
Roman initiatique, Le Cercle des femmes démontre qu’un secret de famille marque – radicalement parfois – toute une descendance. Telle cette tribu très attachante qui a laissé peu de place à l’élément masculin dans le huis clos familial, sans jamais en saisir la raison. Lia saura-t-elle transformer ce sentiment de trahison en pardon ? Sa colère en bienveillance ? Saura-t-elle rompre la fatalité du « cercle des femmes » pour s’ouvrir aux hommes et à l’amour ? Servi par une écriture originale, pleine de fraîcheur, Le Cercle des femmes est porté par une petite musique qui nous entraîne d’une page à l’autre dans une galerie de personnages féminins aussi touchants que fantasques.
Les premières lignes :
«En partant tout à l’heure, vous savez ce que m’a dit le vieux Marcel ? ai-je raconté en riant. Il m’a longuement regardée et a soupiré d’un air grave : "Eh bien, ma petite Lia, puisqu’il faut périr, pirrons !"»
Maman a ri et Marie a souri.
«A force de s’envoyer des petits verres de blanc frais, il était tout violet. Voilà bien longtemps qu’il n’a pas dû voir un verre d’eau. Je l’ai toujours connu imbibé», a remarqué maman.
Mon avis :
Ceci est ma première lecture de la Rentrée Littéraire 2014. J’avais vraiment énormément envie de découvrir ce roman, mais juste avant que je commence ma lecture, des avis plutôt mitigés ont commencé à fleurir sur la toile. C’est donc avec une certaine appréhension que j’ai commencé ma lecture, et je dois dire que j’ai passé plutôt un bon moment, même si je reconnais certaines maladresses.
La famille Palin est une tribu de femme. De l’arrière grand-mère aujourd’hui décédée, à Lia l’arrière petite fille, c’est toute une galerie de portraits féminins que va nous dépeindre Sophie Brocas.
Alice Palin est décédée à l’âge honorable de 90 ans. Elle laisse derrière elle, sa fille Solange dite Sol, sa petite fille Agnès, son arrière petite fille Lia, et son amie d’enfance Marie. Ces quatre femmes vont se rassembler dans la maison d’Alice, pour assister aux funérailles, mais aussi mettre les affaires courantes en ordre. Lia va alors découvrir un petit carnet noir, dans lequel Alice y avoue un secret de famille. Je ne vous dirai pas lequel puisque le synopsis n’en parle pas, mais sachez qu’il va bouleverser et en même temps expliquer la vie des descendantes d’Alice qui n’ont jamais eu confiance en l’amour. Lia n’aura de cesse que de vouloir faire parler Marie, Solange et Agnès pour ne pas commettre les mêmes erreurs et tenter de comprendre.
J’ai aimé ce livre, tout d’abord pour l’écriture fluide de Sophie Brocas, ça se lit tout seul. J’ai en particulier aimé certains passages du début du roman, qui parle du deuil, ça m’a vraiment touché, car j’ai eu l’impression de retrouver un sentiment que j’ai moi même éprouvé en une situation similaire. J’ai trouvé que l’auteure avait su en parler avec la juste dose d’émotion sans tomber dans la sensiblerie.
Au sol, le dallage gris et noir compte toujours son carreau descellé qui craque sous le pied comme une coquille d’œuf écrasée. Les fauteuils d’osier, avec leurs affreux coussins délavés, la table de fer forgé, la brassée de fougères dans un coin d’ombre : tout y est. Tout, sauf Mamie Alice.
(…)
Pourquoi tout d’un coup cette chambre me semble-t-elle étrangère, presque hostile ? L’âme de Mamie Alice n’y est plus. Son odeur, mélange d’eau de Cologne citronnée et de poudre, a disparu. Je réalise que l’on peut aimer un lieu pour celui qui l’habite, pas sans lui.
Puis avec la découverte du secret de famille, le roman prend alors une tournure différente, nous retournons sur les traces de l’histoire d’Alice, puis celle de Solange et d’Agnès. L’auteure tente alors assez maladroitement d’expliquer comment un secret de famille peut influencer la vie des descendants. Et je dois dire que les explications de Sophie Brocas ne m’ont pas totalement convaincue, c’est dommage. Pour moi, quand on n’a pas connaissance de quelque chose, ça ne peut absolument pas influencer notre vie.
Mis à part ce bémol, j’ai été intéressée par l’histoire d’Alice et celles des autres personnages. Si comme je l’ai dit plus haut, j’ai été charmée par la plume de Sophie Brocas, j’ai aussi relevé plusieurs expressions assez improbables… ou plutôt surprenantes, qui a chaque fois m’ont interpellée : Elle a de la race… Ils ont l’air serein, ces doigts de pied… ou des pensées bizarres : Peut-être était elle pénible, férocement jalouse, frigide ? (Ça me fait bizarre qu’on puisse avoir une telle pensée pour son arrière grand-mère juste décédée…).
J’ai également trouvé la fin un peu trop convenue, un peu tout est bien qui finit bien
Mais dans l’ensemble, malgré ces bémols, je dois dire que je ressors plutôt contente de ma lecture, j’ai aimé ce roman d’apprentissage qui retrace l’histoire de cette tribu de femmes, et le parcours de Lia pour apprendre à ne plus avoir peur des hommes et de l’amour.
Ce roman sera disponible dès le 21 août 2014 aux Editions Juliard que je remercie chaleureusement.
Ce roman rentre dans le challenge 1% de la rentrée littéraire 2014.
1/6