Avec le prisme franco-européen, les présidentielles américaines représentent toujours un grand intérêt et une source d'étonnement sans équivalent de ce côté-ci de l'Atlantique, sauf peut-être à regarder l'Italie avec putréfaction, euh avec stupéfaction, excusez mon clavier napolitain. En ce moment-même donc, on l'a vu, lu, entendu, les démocrates choisissent leur candidat dans un scrutin interne très compliqué que l'on croirait inventé par un directeur de cabinet ministériel français. Qui sait ? Face à face, Hillary Clinton et Barack Obama, la bourgeoise de la côte est contre le métis de la côté nord. Tous deux disposent des qualités nécessaires poru devenir président avec un petit avantage pour Hillary par son expérience compensé par le charisme d'Obama et son positionnement médiatique, à la limite du messianique, qui fait de lui un homme providentiel. Et la providence, aux Etats-Unis, mieux vaut l'avoir avec soi que contre.
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Hillary Clinton attend sa porte de sortie
Ce combat de Titan dure déjà depuis plusieurs mois, pour le plus grand plaisir de John McCain, le candidat républicain, qui n'en peut plus de voir ses adversaires s'écharper. Pour des raisons tactiques, statégiques et psychologiques, Hillary Clinton ne compte pas abandonner la couse. Difficile en effet de laisser sur le bas côté son rêve le plus ultime. Néanmoins, il ne fait quasiment aucun doute désormais que le candidat démocrate sera Obama en raison de son avance dans le décompte des délégués. Les arguments de Clinton, "j'ai gagné les grands Etat et ceux qui vont faire l'élection de novembre", s'ils sont pertinents ne portent pas. On est dans l'irrationnel, et cet irrationnel porte Obama. Dommage pour elle. Désormais, la seule possibilité pour les démocrates pour remporter le scrutin de novembre est de retrouver un semblant d'unité. En effet, nombre de partisans de l'un ou l'autre compétiteur affirment qu'ils voteront pour le candidat républicain si leur poulain n'est pas choisi. Conserver ces militants est un préalable indispensable à l'évocation d'une victoire démocrate en novembre. Alors pourquoi Hillary Clinton cherche-t-elle à prolonger le plaisir. Parmi toutes les hypothèses évoqués, la négociation de la vice-présidence, plus vraisemblablement celle d'un poste au gouvernement ou au Sénat, éventuellement hors-classe pour montrer sa différence, il en est une qui manque. La voici en exclusivité : elle finalise actuellement la négociation de son contrat pour la reprise du tournage de The West Wing où elle camperait le rôle de la Commander In Chief. Quand on sait qu'il y a plus d'américains à regarder la télé plutôt qu'aller voter, le vrai pouvoir n'est pas celui de l'écran ?