En 1995, après que les ouragans Erin et Opal aient gravement endommagé leur maison de vacances en Floride, Mark et Valerie Sigler se penchent sur les nouvelles techniques de construction qui pourraient éviter que ne se reproduisent de tels dégâts. Ils découvrent l'existence de maisons-dômes, censées résister aux tempêtes, incendies, tremblements de terre, de par leur forme arrondie notamment. Ils peaufinent leur projet, qu'ils veulent écologique : avec des technologies respectant l'environnement, aussi bien sur le plan technique que naturel. Leur maison devra se fondre avec les plages de sable fin, la mer vert émeraude et l'ambiance paisible de Pensacola Beach.
Ils veulent aussi que leur maison puisse être immédiatement réhabitable après une évacuation d'urgence, qui puisse aussi être transmise aux générations futures, qu'elle dure dans le temps, comme les maisons d'autrefois, qu'elle soit un abri, un refuge, pour tous les "orages" de la vie. Et que leur villa soit la première d'une longue série, pour tous ceux qui habitent des régions sensibles.
Ils se font aider par Bob Bissett, architecte et designer, expert en nouvelles technologies. Ils dessinent ensemble la villa et la construction commence en 2002, après l'approbation du voisinage (curieux de l'expérience, car victimes eux aussi des ouragans) et des autorités locales.
La maison repose sur 16 piliers profondément enfoncés dans le sable. Elle est en béton armée ; la partie habitable est surélevée. Sa structure solide, et sa forme arrondie permettent aux eaux de tournoyer autour de l'habitation au lieu de la mettre à terre.
Afin de financer leur rêve, les Sigler décident de louer leur maison quand ils n'y sont pas. Ce choix permet aux personnes intéressées de venir vivre dans ce type de construction avant de se décider à bâtir leur propre villa, chose qu'ils auraient eux-même appréciés. Ils la font également visiter à tous les curieux, journalistes, architectes, etc.
En 2004, l'ouragan Ivan dévaste la Floride. La maison des Sigler ne bouge pas. Certes, elle est partiellement inondée, au niveau non habitable, et quelques petits éléments de décoration ont souffert. Mais, entourés par les eaux, ils peuvent continuer de vivre confortablement, disposant d'un générateur pour le courant, en attendant que la situation revienne à la normale.
Certains relativisent cependant : l'ouragan Ivan était en catégorie 5, alors qu'en 1992 Andrew grimpait à 10. Et d'autres maisons-dômes construites depuis, expérimentales, n'ont pas bien résisté.
Affaire à améliorer ? A suivre en tous cas !