Vers le mois de mai, on nous avait dit que cette rentrée, serait plus réssérée que les années précédentes, or, pas du tout apres une rentrée de 2013 repassée pour la première fois depuis douze ans sous la barre des 600 nouveautés, avec " seulement " 555 romans, en 2014 607 romans français et étrangers sont attendus.
Une rentrée littéraire plutôt flamboyante sur le papier, avec une kyrielle d'auteurs phares, comme Emmanuel Carrère, Olivier Adam, David Foenkinos, Philipp Meyer, Craig Davidson ou bien encore, pour les best seller Grégoire Delacourt et (surprise) l'incontournable Amélie Nothomb, comme à chaque rentrée, depuis maintenant 22 ans.
Une rentrée marquée par une augmentation du nombre des titres français: 404 contre 357 en 2013. Les premiers romans sont moins nombreux, passant de 86 l'an passé à 75 et le nombre des romans étrangers reste à peu près stable, avec 203 nouveautés contre 198 en 2013.
L'an dernier, 1,15 million d'exemplaires estampillés "Rentrée littéraire", temps fort du marché du livre, s'étaient vendus entre fin août et mi-octobre, générant un chiffre d'affaires de 22,3 millions d'euros. On comprend mieux alors pourquoi les maisons d'éditions et la presse en font autant sur cette rentrée littéraire, d'autant plus qu'au premier trimestre 2014, la fiction littéraire a enregistré une forte dégradation, avec un recul de 7% par rapport aux trois premiers mois de 2013.
Bref, une rentrée littéraire forcément importante pour tous les passionnés de livres...et sur le papier, énormément de titres alléchants, mais comme le but était d'en choisir que 5, voici ceux que j'ai retenus et que j'aimerais pouvoir vous chroniquer d'ici les mois à venir :
1. Le fils, Philipp Meyer ( ed Albin Michel)
Roman familial, vaste fresque de l’Amérique des années 1850 à nos jours, Le Fils de Philipp Meyer, finaliste du prestigieux Prix Pulitzer 2014, est porté par trois personnages – trois générations d’une famille texane, les McCullough – dont les voix successives tissent et explorent avec brio la part d’ombre du rêve américain. Le Fils est à la fois une réflexion sur la condition humaine et le sens de l’Histoire. Originaire de Baltimore, Philipp Meyer est à 38 ans reconnu comme l’un des écrivains les plus doués de sa génération.
Lauréat du Los Angeles Times Book Prize pour son premier roman, "Un arrière-goût de rouille" (Denoël, 2010), il a connu un formidable succès avec son deuxième livre "Le Fils", salué par l’ensemble de la presse américaine comme l’un des cinq meilleurs romans de l’année 2013 et qui va être traduit en plus de vingt langues.
2. "Oona & Salinger"; Frédéric Beigbeder (Grasset).
Après cinq ans d'absence, le très médiatisé et parfois un peu irritant Frédéric Beigbeder a choisi d'aborder avec sa verve coutumière, les amours contrariées de J. D. Salinger, l'auteur de "L'attrape-coeurs", et d'Oona O?Neill, fille du Nobel de littérature Eugene O'Neill et future Mrs Chaplin.
3.Le royaume ; Emmanuel Carrère ( POL°*)
Après Beigbeder, je ne peux pas non plus faire une croix sur un autre romancier médiatique, même si le nouveau roman d'Emmanuel Carrère, "Le Royaume" (P.O.L), sortira un peu après la première vague, soit le 11 septembre, trois ans après "Limonov", reconnu par tous comme un chef d'oeuvre et lauréat du prix Renaudot 2011.
Devenu, à 56 ans, incontournable dans le paysage littéraire, Emmanuel Carrère raconte dans une fresque de 640 pages ( quand même!) l'histoire des débuts de la chrétienté, d'une écriture fluide, tour à tour drôle et grave. L'auteur se souvient aussi comment, il y a 25 ans, il a lui-même été un chrétien fervent.
Bref un indispensable pour qui aime la grande littérature intelligente et accessible en même temps!!
4 Big Brother ; Lionel Shriver (Belfond)
Le grand retour de Lionel Shriver pour ce qu'on annonce comme son meilleur livre depuis le génial "Il faut qu'on parle de Kevin" dont je me suis toujours pas remis près de 10 ans après sa parution.
Où l'on retrouve tout son esprit de provocation et son humour au vitriol, ainsi qu'une bonne dose d'émotion, pour nous parler de la famille, du mariage, mais aussi, et surtout, de l'obésité et du rapport complexe et quasi-obsessionnel que nous entretenons avec la nourriture.
En Iowa, de nos jours. Femme d'affaires en pleine réussite, mariée à Fletcher, un artiste ébéniste, belle-mère de deux ados, Pandora n'a pas vu son frère Edison depuis quatre ans quand elle accepte de l'héberger. A son arrivée à l'aéroport, c'est le choc : Pandora avait quitté un jeune prodige du jazz, séduisant et hâbleur, elle trouve un homme obèse, obligé de se déplacer en fauteuil, négligé, capricieux et compulsif. Que s'est-il passé ? Comment Edison a-t-il pu se laisser aller à ce point ? Pandora a-t-elle une responsabilité ? Entre le très psychorigide Fletcher et le très jouisseur Edison, la tension ne tarde pas à monter, et c'est Pandora qui va en faire les frais. Jusqu'à se retrouver face au pire des dilemmes : choisir entre son époux et son frère. Qui choisira-t-elle ? Pourra-t-elle sortir son frère de la spirale dans laquelle il s'est enfermé ? Edison le veut-il seulement ? Peut-on sauver malgré eux ceux qu'on aime ?
5. Peine perdue ;Olivier Adam (Flammarion)
Installé à Saint-Malo depuis quelques années, j'ai déjà dit plusieurs fois à quel point j'aimais l'univers d' Olivier Adam qui se distingue par des ouvrages à la tonalité mélancolique, qui mettent souvent en scène des doubles de lui-même.
Après "Les Lisières" en 2012, Olivier Adam revient dès demain chez les libraires avec un roman polyphonique, "Peine perdue" , où se succèdent une vingtaine de narrateurs. L'écrivain délaisse banlieue parisienne et Bretagne pour la côte d'Azur, mais donne toujours la parole aux déclassés, dans un tableau formidablement vivant et juste d'une société en crise . "Les lisières", était pressenti en 2012 pour figurer dans la shortlist du Prix Goncourt, finalement décerné à Jérôme Ferrari.
Olivier Adam a choisi de situer le cadre de son nouveau roman, intitulé Peine Perdue, sur la Côte d'azur, au moment où les touristes désertent les stations balnéaires. Une énorme tempête va venir bouleverser l'apparente tranquillité des habitants, dont beaucoup sont en proie à des questions existentielles. L'occasion pour l'auteur de disséquer à nouveau les rapports de force entre les classes sociales, la fuite en avant et le sentiment d'appartenance.
Voila une petite revue des 5 romans que je devrais lire prioritairement, mais évidemment ce ne sont pas les seuls qui m'ont fait de l'oeil..et vous alors, quels sont ceux que vous préférerez lire parmi les nombreuses publications de cette nouvelle rentrée littéraire?