Lors de la visite au Musée Marmottan Monet pour l’exposition Les impressionnistes en privé 100 chefs-d’oeuvres de collections particulières le coup de coeur que j’avais eu pour Caillebotte pour sa vision juste de Paris.
L’été et l’exposition « Caillebotte à Yerres » représentaient donc une occasion idéale de faire une visite ensoleillée à la Propriété Caillebotte proche de Paris.
En arrivant à la gare de Yerres et sur le chemin, les clous sur la chaussée laissent penser qu’on est sur la bonne voie.
La propriété est vaste et le parc gratuit. A noter, qu’il est possible de louer à l’accueil de la propriété (point information), des tablettes numériques pour effectuer librement des visites guidées. Ainsi, votre promenade pourra être commentée à la demande, en en apprenant plus sur les différents bâtiments, lieux et détails qu’affectionnait le peintre. L’application présentée est aussi téléchargeable gratuitement sur votre smartphone, sous iOS ou Androïd.
J’ai choisi de faire ma visite le 14 juillet, et je suis bien tombée, puisque c’était une journée guinguette sous le thème des années 1900. Ainsi la visite s’est révélée très photogéniques, les visiteurs ayant majoritairement joué le jeu. Venus faire un pique-nique dans le parc, passer l’après-midi avec des enfants, ou venus voir l’exposition, les gens échangeaient alors dans une ambiance détendue.
Le tour du propriétaire (les bâtiments)
La propriété est typique du 19ème siècle, et fut aménagée « à l’anglais » en respectant une organisation aléatoire et irrégulière. Elle est ainsi un lieu paisible où il fait bon déambuler, mais aussi un formidable témoignage d’un patrimoine historique.
La maison principale est appelée le Casin Italien. En effet, dans le sillage des jardins à l’anglaise, que nous évoquions juste à l’instant, et inspiré des jardins d’Italie, son architecture est pourvue de colonnades de style palladien qui lui attribue son caractère italien. C’est l’ancien manoir des Budé.
Juste à côté se trouve la ferme ornée, de l’ancien nom donné par les théoriciens de jardins. Ces parties plutôt utilitaires que pouvaient être des bâtiments comme la grange, les écuries, etc… devaient être décorées discrètement. On y trouve depuis 2009 le Centre d’Art et d’Exposition. L’Orangerie quant à elle, est conçue dans le style néo-classique, est sert de sorte de serre naturelle.
Plus étonnant, le chalet suisse que l’on trouve près de la ferme ornée, est finement ouvragée. On y trouve désormais le restaurant gastronomique le Chalet du Parc.
Les jardins : barques et « fabrique »
Les lieux de la propriété sont les sources d’inspiration directes du peintre. On se souvient également de ses tableaux de Paris, où il dépeignait directement ce qu’il voyait de sa fenêtre. Peu à peu il intègre ici les paysages de la propriété de Yerres, profitant des nuances du paysage et des multiples facettes du cours de la rivière qui y serpente.
La rivière, l’Yerres, représente en fait le lieu de prédilection des jeunes qui au temps du Second Empire, découvrent le sport et les loisirs. Les toiles de Caillebottes en sont les témoignages même. Il est d’ailleurs possible de faire de la barque, en suivant à sa guise le cours de l’eau, parfait écho aux tableaux bien connus du peintre. Parfaite mise en abîme.
Le mot fabrique est au départ un terme pictural qui désigne les édifices qui ornent les tableaux dans la peinture de paysage. Ainsi sous l’influence des théoriciens, les paysagistes sont invités à travailler à la manière des peintres. Dans la propriété, on voit de nombreux témoignages de ce courant : les bâtiments agricoles sont alors ornés, pour être considérés comme beaux.
Dans le parc l’orchestre se prépare sur scène tandis que chacun termine son repas. Un peu plus loin, un spectacle de Guignol commence, déclenchant la liesse des plus petits.
D’autres savourent le calme et le lieu. La ressemblance avec les toiles et avec l’époque est stupéfiante.
Le potager
Tandis que l’on entre dans le potager… il s’agissait du jardin d’utilité de la propriété caillebotte. En 1860, le père de Gustave Caillebotte l’agrandit et lui donne une surface de près de 5500 m². Puis en 1973 c’est la commune qui la récupère et y aménage les ateliers municipaux à l’intérieur. Mais une parcelle de 800 m² a été conservée, et elle est cultivée aujourd’hui par l’Association « Potager Caillebotte ». Elle entretient le jardin avec une portée pédagogique, et a même obtenu le prix national 2009 pour les potagers pédagogiques.
Agrandi et aménagé, le potager est ouvert au public, de mai à octobre.
Les plantes rares sont présentées, les tableaux de l’artiste mêlés aux parterres, et les ardoises explicatives expliquent les habitudes et les préférences de Caillebotte.
Et autour d’une mare, des petites grenouilles.
Autour de la serre, certains des tableaux de Caillebotte qui prennent pour décor le potager sont présentés et permettent de se superposer la réalité de l’époque à celle d’aujourd’hui.
On y remarque les vestiges de l’ancien potager : une ancienne pompe ou la serre par exemple.
La promenade est agréable, les découvertes instructives. C’est un jardin pédagogique vraiment bien conçu.
La guinguette et un petit air festif…
Tandis que je poursuivais la visite, à la guinguette à côté, l’ambiance était à la fête.
Une visite que je recommande, qui peut plaire à tous en fonction de ce dont vous pouvez avoir envie : juste vous détendre, faire une balade en barque, découvrir les toiles de Caillebotte, en apprendre davantage sur sa propriété, ou passer un instant en famille ou entre amis.
A découvrir :
La propriété Caillebotte
8 rue de Concy
91330 Yerres