En vacances, on croise des tas de gens féminins, parfois même des proches, qui prennent sur eux de me conseiller des lectures. C’est gentil. Voilà comme des filles intelligentes (voire très intelligentes) me mettent entre les mains des magazines dits féminins, ouverts à la page humour, en m’annonçant:"toi qui es sarcastique, tu verras, ça va te faire rire!" Ah. Déjà, c’est inquiétant, voilà que je suis sarcastique, et je ne le savais même pas! C’est grave? Ça fait mal? Ça crée des obligations?….se retrouver brutalement sarcastique, à mon âge, comme ça, sans prévenir, c’est stressant.
(Empreintes-digitales.fr)
Mais je m’égare. J’ai donc eu droit à des "lectures de filles" soi disant humoristiques pendant ces vacances. C’était en français, mais je n’ai aucune illusion, j’imagine qu’on trouve la même chose en anglais, en javanais, en serbo-croate, probablement même en martien. Et bien, j’ai beau être sarcastique, ça ne me fait absolument pas rire. J’ai comme l’impression que les rédactrices en chef ont oublié quelques petits détails.
-Les lectrices ne sont pas toutes des têtes de linottes qui ne se souviennent même plus comment elles s’appellent après le repas de midi. Elles ont de la mémoire. Les blagues désopilantes des magazines féminins, je les ai déjà lues 25 fois, il y a 20 ans. Je trouve ça de très mauvais goût de me resservir les mêmes fadaises. Il ne suffit pas de mettre deux ou trois mots à la mode pour que ça soit nouveau.
-Les femmes ont aussi un ou deux neurones en état de marche. Je ne sais pas pour les autres, mais quand on me prend pour une imbécile, ça me vexe. On peut être une fille et rire d’autre chose qu’un brushing raté , que la cellulite des célébrités ou de sa dernière cuite à la fête du bureau.
-Certes, l’humour est très personnel, mais il ne suffit pas d’affirmer que quelque chose est une blague pour que ça en soi une. Au contraire, quand c’est drôle, on s’en rend très bien compte sans que quelqu’un affiche un panneau clignotant "attention humour". Dans le même ordre d’idée, pimenter un texte de quelques mots grossiers ou très crus, ne le rend ni subversif, ni jeune. Juste sans imagination.
- Comme beaucoup de personnes, j’ai des amies. Si. Des gens adorables que je n’ai ni envie de rendre jalouses (sérieusement, pourquoi?) que je n’envie pas, que je ne juge pas. Je n’ai pas peur qu’elles me piquent mon mec. Et de toute façon, je ne parle pas comme ça, ça ferait hurler de rire L’Ado.
Finalement, il paraît que je suis trop sarcastique pour apprécier l’humour des magazines féminins…c’est possible. J’aurais plutôt tendance à dire que j’ai juste un cerveau et que je déteste qu’on me prenne pour une dinde. Et si je peux me permettre un conseil, les éditrices de magazines devraient aller faire un tour sur la blogosphère. Parce que j’y lis régulièrement des articles hilarants, intelligents, émouvants de bloggeuses qui ont mille fois plus de talents et de choses à dire que ce qu’on trouve dans les magazines.