L'Europe, menacée par la déflation, retombe dans la stagnation. Il faut d'urgence arrêter la course au moins disant social et l'austérité budgétaire excessive qui plombent la demande intérieure en France et en Europe. Et c'est possible. Explication en six points. Au second trimestre 2014, l’Italie est entrée de nouveau en récession et l’activité a stagné en France mais elle a aussi reculé en Allemagne : les trois principales économies de la zone euro sont à l’arrêt. Et toute la zone est menacée désormais par la déflation et une stagnation prolongée à l’instar du Japon des années 1990. Six ans après la faillite de Lehman Brothers, Il est plus que temps de prendre (enfin) acte de l’échec complet des politiques anticrises engagées en Europe : les politiques budgétaires trop restrictives des Etats et leur volonté de faire baisser partout le coût du travail sont la cause principale des difficultés actuelles. Depuis 2012, François Hollande a annoncé à maintes reprises sa volonté de réorienter les politiques européennes vers la croissance, sans passer à l’acte pour l’instant. S’il ne se décide pas à engager enfin cette bataille, c’est la démocratie et l’intégration européenne qui risquent d’être mises à bas.1 La divergence Etats-Unis-Europe montre l’ampleur de nos erreursIl faut d’abord prendre toute la mesure de l’absurdité de la situation actuelle. Cette crise a été déclenchée par une dérégulation financière particulièrement hasardeuse et les déséquilibres macroéconomiques colossaux accumulés outre Atlantique. Aujourd’hui, les Etats-Unis sont certes très loin d’être tirés d’affaire mais leur économie est repartie : leur PIB devrait excéder cette année de près de 10 % celui de 2008 et le nombre d’emplois proposés aux Américains s’est accru de 1,2 millions depuis lors. A contrario, le PIB de la zone euro n’a toujours pas rattrapé son niveau d’avant-crise et nous avons perdu 4,8 millions d’emplois en six ans. C’est bien simple : en 2008, la zone euro comptait 3,6 millions d’emplois de plus que les Etats Unis, elle en a désormais 2,4 millions de moins. Il n’existe pas d’autre explication à cette divergence de trajectoire entre les Etats Unis et la zone euro que l’obstination dans l’erreur des Européens.
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