C’est dans ce contexte et grâce à l’excellent documentaire «We feed the world» d’Erwin Wagenhofer (2005), qui vient de sortir en salle, que j’ai appris à mieux connaître M. Peter Brabeck, président directeur général du groupe Nestlé®.
Archétype de l’homme d’affaire qui n’a d’autre dieu que celui du marché tout puissant, M. Brabeck ose qualifier «d’extrême» la position défendue par les ONG et de nombreux gouvernements qui revendiquent l’accès à l’eau potable comme un droit inaliénable exempt de toute logique commerciale.
Doté d’un cynisme sans égal, interviewé dans son bureau doré de Vevey, le leader maximo de Nestlé prétend préserver les maigres réserves d’eau potable de la planète en en faisant un bien de consommation courante, avec un prix fixé librement par l’offre et la demande. Selon ses dires, c’est seulement en se rendant compte de la valeur d’un bien, que l’homme gérera au plus juste cette denrée rare.
Comment bien sûr ne pas y voir une nouvelle main mise du géant suisse sur un futur marché très juteux, abandonnant à leur propre sort des populations jugées peu rentables. Après le scandale du lait en poudre vendu à prix fort dans les pays en voie de développement dans les années 1970 en place et lieu du lait sain de la mère, certains industriels de l'agroalimentaire, bien loin de se racheter une conduite, continuent dans sa quête aveugle de profits records pour ses actionnaires.
A l’heure des «colères saines», nos gouvernements devraient lancer un message fort aux dirigeants de ces multinationales pour rappeler que la planète ne restera pas impunément leur aire de jeux.
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