Dans l’alopécie areata, la perte de cheveux se produit lorsque certaines cellules du système immunitaire encerclent puis attaquent la base du follicule pileux, provoquant la chute des cheveux (Voir visuel ci-contre : un follicule (bleu) attaqué par les cellules T (vert)). Jusqu’à présent, le type spécifique de cellules n’était pas connu. Ici, l’équipe a étudié la maladie sur des souris modèles, suivi le processus « d’attaque » et identifié les cellules T responsables de l’attaque. Les chercheurs
2 médicaments efficaces sur la souris : Les 2 inhibiteurs de JAK (ruxolitinib et tofacitinib) autorisés par la FDA testés s’avèrent en mesure de bloquer ces voies immunitaires et d’arrêter l’attaque des follicules pileux. Chez les souris ayant une alopécie sévère, les 2 médicaments parviennent à restaurer sous 12 semaines, l’intégralité de leur pelage. L’effet de chaque médicament perdure longtemps, plusieurs mois après l’arrêt du traitement.
Un petit essai clinique sur 3 patients a donc été entrepris avec le ruxolitinib, déjà approuvé par la FDA pour le traitement d’une maladie du sang (qui s’accompagne également d’une pelade modérée). Chez les 3 patients, le médicament parvient à restaurer totalement la repousse des cheveux dans les 4 à 5 mois suivant le début du traitement, et les lymphocytes T
D’autres essais sont encore nécessaires, mais ces données sont déjà très prometteuses. D’autant qu’il n’existe que peu d’options thérapeutiques pour l’alopécie areata. Si lors des prochains tests, le médicament valide son innocuité et son efficacité, il sera le traitement tant attendu par des milliers d’hommes atteints par la maladie, espère le Dr Raphaël Clynes, auteur principal de l’étude avec le Pr Angela M. Christiano, professeur au département Dermatologie et Génétique. Car, à ce jour, il n’existe aucun traitement connu capable de restaurer complètement les cheveux et les patients, femmes et hommes atteints, en éprouvent un stress psychologique important.
Source: Nature Medicine 17 August 2014 doi:10.1038/nm.3645 Alopecia Areata is Driven by Cytotoxic T Lymphocytes and is Reversed by JAK Inhibition (Visuels@Christiano Lab/Columbia University Medical Center et Julian Mackay-Wiggan)