Lente, gloire lente, femme lente,Lente, tu es lente,À l’heure somptueuse du corps.Tu es le temps qui consoleTu es le sablier de la douceurTon corps mesure en moi la force des maréesTon corps indique le temps infiniEncore un instant de bonheur!Encore l’oubli, encore une victoire glorieuse sur la mort!Encore toi, encore ta haute vague!Encore ta jeunesse qui brûle!Encore ta gloire, encore ton délire!Lente, gloire lente, femme lente,Tes cheveux, tes cuisses, tes os,Ton enfance, tes poupées, ta joiePénètrent jusque dans mes os.Lente, gloire lente, femme lenteTes caresses me suivront jusque dans la poussière!René Depestre, Le temps de Nelly Compano, dans: Rage de vivre - Oeuvres poétiques complètes (Seghers, 2007)