C'est encore l'été, j'ai encore 14 ans pour l'occasion et mon côté conasse intello est parti se mettre au vert. Alors quand la bibliothèque me mettait sous le nez Warm Bodies Renaissance, je dit "oui"! Avec Conan le Destructeur prit par mon frère, de passage à Paris, on était bien partie pour faire une étude sociale sur les adolescents et le fantastique.
Les affiches et la bande-annonce de Warm Bodies avaient déjà titiller ma curiosité. Mais la vie est ainsi faite que je ne l'avais pas vu. Heureusement on a inventé la bibliothèque et l'été.
L'histoire est tirée d'abord d'une nouvelle de 7 pages publiée sur internet par Isaac Marion qui au vu de son succès en a fait un roman. Le parti pris est d'avoir le point de vue d'un zombie. Le zombie n'est jamais considéré comme un personnage "construit", son but tient en deux mots "manger" et "cerveau".
Le personnage principal est donc un zombie, un mort vivant qui erre dans un aéroport avec des tas d'autres zombies.La voix off de R, notre zombie (joué par le talentueux et magnifique Nicholas Hoult) nous accompagne durant tout le film. C'est un voix "normale", celle d'un ado. D'ailleurs le début du film laisse planer le doute, ce qui caractérise R est en tout point semblable à un ado qui ne sort pas: lividité, dos courbé...sauf qu'il est mort. Warm Bodies donne à ses zombies des règles assez novatrices. Les seuls zombies que je connaisse sont ceux de Walking Dead donc ma science est assez limitée. Mais comme je l'ai dit plus haut, les tenants et aboutissants des zombies sont assez limités. Ils ont besoins de se nourrir de chair humaine et surtout de leur cerveau. Car le cerveau leur permet d'obtenir des souvenirs dont ils sont dépourvus. Les zombies qui perdent espoir, mangent leur propre chair et deviennent des Osseux.
R part chasser de l'humain et tombe sur Julie (Teresa Palmer), humaine partie à la recherche de médicament. Les deux groupes s'affrontent, R tombe amoureux de Julie etc etc.
Il n'y a pas vraiment de suspense quant à l'histoire et les personnages ne sont pas super complexes mais ça fonctionne! Warm Bodies est le genre de film que j'affectionne. Sans prétentions, le job est fait et bien fait mais sans chercher à s'embourber dans des zones d'ombres. Le réalisateur Jonathan Levine pose ça et là ses références à Roméo et Juliette ou son message sur le "power of love" sans vanité ampoulé de supériorité. C'est plus un clin d'œil amical. Avec beaucoup d'humour. Comme quand il nous ressort la scène du balcon. J'apprécie beaucoup ces relectures assez libres de classiques (voir R&J Tragedy de Rabeux). Surtout pour Roméo et Juliette, avec très peu de références on peut y faire allusion.
C'est en écrivant cette note que je me suis rendue compte que Jonathan Levine est aussi le réalisateur de 50/50 que, pour ma part, j'ai détesté (alors qu'il y a Josep dedans!). C'est en partie parce que tous ce que j'apprécie dans Warm Bodies ne se retrouve pas dans 50/50. Ce dernier tente le film sur le dépassement de soi, suite à une épreuve (ici un cancer), mais ça ne fonctionne pas. Non seulement ça ne fonctionne pas et vous vous demandez ce que vous venez de regarder, mais en plus vous voyez des ficelles grosses comme des cordages de trimaran. Je donnerai un seul exemple qui à mon avis résume tout le film: le rôle de Seth Rogen. On voit bien ce qui a voulu être fait sur le papier, on a tous un copain comme ça, le mec un peu lourd, pas présentable, graveleux et axé cul mais super sympa, drôle (parfois malgré lui) et qui donnerai sa chemise pour vous. Sauf qu'au final on ne voit que le mec un peu lourd, pas présentable, graveleux et axé cul. On peut tout paver de bonnes intentions et faire une sortie de route. Pour moi 50/50 en est une.
Conclusion: si vous avez l'intention de passez une soirée film-pop corn-glace préférez Warm Bodies à 50/50.