En 1988, le jeune Peter Quill (Chris Pratt), désemparé par la mort de sa mère, fuit l’hôpital où elle agonise. Il est alors aspiré par le rayon tracteur d’un vaisseau spatial commandé par Youdu Udonta (Michael Rooker, interprète de Merle dans la série The Walking Dead), chef du groupe de mercenaires appelés les ravageurs. Celui-ci l’épargne et l’élève comme un bon chasseur de primes. 26 ans plus tard, devenu l’aventurier Starlord, Peter Quill est pourchassé pour avoir mis la main sur un globe qui attire la convoitise de Ronan (Lee Pace), un guerrier sanguinaire prêt à annihiler des planètes entières. Parmi ceux qui tentent de l’attraper, quatre finiront en prison avec lui, et finiront par devenir de fidèles amis : Gamora, ancienne sergente de Ronan (Zoe Saldana), Drax le destructeur qui ne vit que pour se venger de Ronan qui a assassiné sa famille (David Bautista), Rocket Raccon, un raton-laveur intelligent issu de manipulation génétique (Bradley Cooper, chroniqué sur le site pour American Bluff) et Groot, un arbre qui marche (Vin Diesel).
Gamora (Zoe Saldana), Rocket (Bradley Cooper), Starlord (Chris Pratt), Groot (Vin Diesel) et Drax (David Bautista)
Peter Quill est un pur produit des années 80, se baladant avec son baladeur à cassette sur lequel défile une cassette enregistrée par sa mère avec le meilleur des années 70. C’est le seul souvenir qui la rattache à sa mère et il prend parfois des risques inconsidérés pour le sauvegarder. Seul souvenir de son enfance, cette compilation nous ramène également dans la nôtre. Pas forcément par le choix des pistes mais tout simplement par le choix de l’objet, le baladeur étant l’objet culte par excellence qui nous donnait une impression de liberté puisque nous choisissions notre programme et qui préfigura l’ère du pair à pair puisque l’ont copié nos morceaux préférés sans se soucier du copyright. Parmi les plus reconnaissables des titres de la compil’ figurent Moonage daydream de David Bowie, I want you back des Jackson 5 ou encore Ain’t no moutain high enough de Marvin Gaye. De quoi satisfaire tout mélomane qui se respecte. A de multiples reprises, Starlord ressent le besoin d’écouter la sélection maternelle, et cela donne de véritables moments très cool, la musique psychédélique des sixties alliés la musique planante des seventies collant à merveille avec l’univers déjanté des Gardiens de la galaxie.
Yondu Udonta (Michael Rooker)
Le film réussit à donner autant d’importance à chacun de ses personnages, les transformants en véritables usines à répliques déjà cultes. La plus drôle étant certainement celle de notre ami Groot qui, invariablement, s’exprime ainsi : « Je s’appelle Groot », provoquant par la force du comique de répétition de franche rigolade dans la salle. Gageons également qu’à la rentrée les cours d’écoles se rempliront de « Je s’appelle X » pour le plus grand plaisir des enfants à acquérir des références probablement hermétiques à la plupart des adultes. Toujours à propos de Groot, Gunn ne s’interdit pas quelques moments de poésie, telle la scène où le ent de l’espace fait pousser une fleur pour l’offrir une jeune mendiante sur un astéroïde minier désolé. Drax est également une mine d’hilarité, étant toujours légèrement à coté de la plaque par manque de vocabulaire et par un premier degré très ancré. Ensuite, Rocket est un héros malgré lui, ce qui est somme toute logique, puisqu’il est déjà un raton laveur parlant malgré lui, et ne suit la joyeuse troupe de héros que par appât du gain bien qu’il révèle peu à peu une amitié sincère pour Groot. Enfin, seul Gamora est un personnage ne prêtant pas à rire, plus sérieux. Les gardiens de la galaxie est avant tout une réussite par l’inexorable force de ses protagonistes : une équipe bariolée, aux talents divers, soudée mais aux ambitions parfois différentes qui nous entraînent dans une aventure pour sauver l’univers tout en prenant le temps d’en rire.
Nebula (Karen Gillan)
Construit comme un épisode de Star Wars, nous amenant aux quatre coins de la galaxie sans nous y perdre, et en donnant une cohérence incroyable à l’ensemble, nous amenant sur la piste d’un complot galactique aux enjeux dépassant les héros, Les gardiens de la galaxie réussit en un film à nous familiariser avec un univers méconnu de la nébuleuse Marvel. C’était sans doute un risque de parier sur une franchise moins connue par le public mais qui d’autre que James Gunn, réalisateur venu des frontières du cinéma d’exploitation, pouvait donner des lettres de noblesses cinématographiques, et convertir en masse les spectateurs, aux Gardiens de la galaxie. Gunn se paye le luxe d’annoncer sans fard, et sans climax artificiel, que Les gardiens de la galaxie reviendront. C’est tout ce que l’on espère.
Boeringer Rémy
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