Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.Mark Twain
Il y a environ un an, nous nous lancions dans un projet un peu fou. Sitôt Thomas né, je quittais mon emploi dans un grand groupe Français pour consacrer toute mon énergie au développement de ma propre entreprise. Finies les feuilles de paye qui tombent en fin de mois, place aux couches, aux nuits et aux rémunérations en dents de scie !
Puis j'ai commencé à consulter des avocats d'immigration, sur une période allant de septembre à décembre 2013. C'était décidé, Thomas ne grandirait pas en France. Pas dans ces conditions, pas au milieu de cette déprime ambiante. Nous voulions des sourires et du ciel bleu, tout en ayant conscience que le chemin serait long et difficile : Nous avions choisi la Californie !
Le soleil de Santa Cruz en mars dernier... De quoi booster la motivation !
C'était pourtant impossible. Les avocats m'annoncaient qu'il faudrait investir au moins 100 000$ dans une entreprise pour obtenir le visa. Eux-mêmes affichaient des tarifs variant entre 5000 et 6500$ pour nous assister dans le processus. Rien que ça. C'était dingue, cher, risqué, sans garantie, sans filet. Et l'échec n'était pas une option. Alors j'ai bossé comme un malade, week-ends et jours fériés inclus. D'une part pour constituer une partie du capital à investir, d'autre part pour prouver que le projet était viable et non-marginal, qu'il apportera quelque chose à la société Américaine.
Sans jamais baisser les bras. Six mois, c'est long ! Heureusement, Adeline et Thomas étaient à 100% avec moi. Il le fallait pour réussir. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis dit : "Plus jamais je ne ferai ça. J'ai eu ma dose de challenge. C'est trop long, trop difficile !"
Alors, lorsque nous avons pris place dans la salle d'attente de l'ambassade, entre les portaits de Barack Obama et de John Kerry, il y avait certes pas mal de confiance, mais aussi beaucoup d'impatience (et de peur, et de stress, et tout ça !). Car tout ce processus allait prendre fin d'ici quelques minutes. Tout le monde savait que nous aurions ce visa, nous disait de ne pas nous inquiéter. Mais il fallait finir le travail en beauté.
Au bout d'une heure quinze d'attente, nous sommes appelés au guichet pour l'entretien final. Si "Impossible n'est pas Français", c'était le moment où jamais de le prouver. Je réponds avec assurance aux questions concernant l'entreprise, en ayant très vite le sentiment que l'affaire est déjà entendue. Les questions s'enchainent, en toute décontraction, avec le sourire. Au bout de 5-10 minutes, le vice-consul conclut : "I'm granting you the visa". Je vous donne le visa ! Ma réponse : "For how long?", pour combien de temps ? "5 years". Cinq ans, durée maximale ! Finir en beauté, réussir l'impossible... J'avais envie de crier de joie au milieu de l'ambassade ! Quel soulagement !
Dans l'émotion, nous oublions de récupérer nos casse-croutes laissés vers les gardes au poste de sécurité de l'ambassade... Nous avons déjà la tête ailleurs. Ce 4 juillet, c'est promis, je ne travaillerai pas. Il sera temps de célébrer notre nouvelle indépendance ! Car cette fois-ci, nous pouvons le dire haut et fort :
A NOUS LA CALIFORNIE !!!!