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La Rochelle : un incendie dans l'entreprise Envirocat Atlantic

Publié le 17 août 2014 par Blanchemanche

Rapidement maîtrisé, le feu avait pris dans une usine de stockage de sodium de l'entreprise située à La Pallice

Publié le 16/08/2014 par  et 
La Rochelle : un incendie dans l'entreprise Envirocat AtlanticLe site Envirocat à La Pallice© PHOTO COUILLAUD PASCAL
Un début d'incendie s'est produit ce matin vers 6 heures dans une usine de stockage de sodium de l'entreprise Envirocat Atlantic, située avenue Marcel Deflandres à La Rochelle.Le personnel de l'entreprise est rapidement parvenu à maîtriser l'incendie avec l'aide d'une trentaine de sapeurs-pompiers envoyés sur place.L'usine de production implantée au port de La Pallice a vu le jour grâce à une demande croissante en méthylate de sodium pour le secteur des biocarburants et de l'industrie de la chimie fine. Elle est la seule en Europe à utiliser un procédé sans mercure, dont on connaît les effets sur l'environnement.EnviroCat Atlantique. Le paysage industriel de la Pallice va vite se familiariser avec ce nom. Il signale la mise en service d'un atelier de production de méthylate de sodium, un catalyseur nécessaire à la fabrication de carburant biodiésel. Elle doit intervenir avant la fin du mois.EnviroCat Atlantique, c'est une entreprise bâtie par le groupe rochelais Sica Atlantique (via sa filiale spécialisée dans les vracs liquides SISP) et le groupe savoyard Alkaline. L'équipe a pris son poste il y a dix jours, du personnel qui vient d'être recruté et suit une formation sur ce nouvel outil de production. Le projet déploie ainsi 12 emplois directs. Et 20 emplois induits et identifiés, notamment dans le transport routier, lui sont attribués.L'atelier de 400 mètres carrés d'emprise au sol est sorti de terre entre juillet dernier et aujourd'hui, rue Marcel-Deflandre. À l'emplacement de l'ancien site des Raffineries du Midi, lequel est entré dans le patrimoine foncier de Sica Atlantique à la fin des années 80.Un chantier de 60 000 heures mené tambours battants, qui a mobilisé des entreprises locales de génie civil, d'électricité et de chaudronnerie. « Cela représente 50 équivalents temps plein sur une année », indique le directeur adjoint de Sica Atlantique, Stéphane Bodescot. Manière d'enfoncer la ligne des critiques entendues sur le faible impact social du projet.25 000 tonnes par anDeux ingrédients entrent dans la composition du méthylate de sodium. Le sodium, qui arrivera de Moutiers (Savoie), transporté par camion dans des citernes spécifiques. Et du méthanol, dont la source principale sera à Trinidad aux Antilles, d'où il sera acheminé par voie maritime jusqu'à La Rochelle. Mais dans un premier temps par la route et d'une autre provenance, le temps de lancer la construction d'un nouveau pipeline qui connectera l'appontement pétrolier du môle d'escale à l'atelier de production (lire par ailleurs).Au plan économique, le projet rochelais abat deux atouts. D'une part, il rapproche la production de catalyseur des sites français de biodiésel qui, jusqu'alors, s'approvisionnaient en Allemagne (1) où se trouvent les deux seules unités de production existant en Europe. Le bilan carbone lié au transport s'en trouve amélioré de 1 000 tonnes de CO2 par an.Second levier intéressant, le procédé de fabrication qu'a mis au point Alkaline : il n'émet pas de mercure, un métal lourd hautement toxique. « C'est une alternative qui est très attendue par les producteurs de biodiésel, même s'il est plus cher », exprime le directeur général d'EnviroCat Atlantique, Séverin Mathieu. À telle enseigne que 12 000 tonnes, soit près de la moitié d'une année de production, sont déjà prévendues, avant même que l'atelier entre en service.Entre le moment où les groupes Alkaline et Sica Atlantique publièrent les bans de leur union et aujourd'hui, les efforts soutenus de communication auront marqué le projet. Les épisodes Picoty et Holcim sont encore frais dans les esprits. Pour ce qui est d'EnviroCat, 85 courriers ont été expédiés, 40 réunions organisées, un site a été mis en ligne sur Internet. « Nous nous sommes mis à la disposition de tous pour répondre aux inquiétudes », ajoute Stéphane Bodescot. Il s'est agi d'expliquer le fonctionnement de l'atelier et le produit. Mais moins que d'aborder les questions sur la sécurité et les efforts déployés pour réduire les risques, dont l'incendie est le principal. « La première habitation est à 500 mètres et, en cas de sinistre, il n'y a pas d'effet domino », souligne Séverin Mathieu.« Alkaline a beaucoup travaillé pour limiter les risques dans l'atelier. Et chez SISP, nous avons opté pour les technologies les plus intéressantes, comme des bacs de stockage de méthanol à double enveloppe. L'abaissement du risque, c'est un surcoût de 3,5 millions d'euros, sur un investissement global de 12 millions d'euros », quantifie le représentant de Sica Atlantique.Vu du Grand Port maritime à la porte duquel opère EnviroCat, l'entreprise va générer un trafic supplémentaire de 50 000 tonnes annuelles. Il est constitué de méthanol : celui qui entre dans la composition du catalyseur, et celui qui sera directement réexpédié vers les unités de biodiésel.(1) Les sites de production alimentés en méthylate de sodium depuis La Rochelle sont Bassens (Gironde), Montoir-de- Bretagne (Loire-Atlantique) et Chalandray (Vienne).

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