Magazine Concerts & Festivals

La Route du Rock # 4

Publié le 16 août 2014 par Euphonies @euphoniesleblog

la-route-du-rock-fleuve.jpg

La Route du Rock 2014 - Vendredi Soir

On ne se rend pas forcément compte de combien l’écriture d’un report pour la Route du Rock tient parfois du petit miracle. Rester concentré la veille au soir, se lever les idées claires,  entouré d’huluberlus assoiffés et braillards. Entendre des avis contradictoires, qui font parfois douter que tout le monde a vu le même concert. Puis ensuite trouver un endroit au calme avec de quoi charger son ordinateur, son Iphone, son appareil photo, manger un bout, boire un café, faire une sieste, acheter des cigarettes.

Et écrire. Si possible avec un angle original, distrayant, fidèle à la soirée qu’on vient de passer, alors qu’on a encore un vilain souvenir de boue sur le jeans, alors qu’on a les yeux qui collent, des crampes dans les mollets et un début d’angine. Voir tous les autres partir à la plage ou buller au soleil quand vous, vous devez rassembler vos souvenirs de six heures de concerts. Et une fois tout cela couché sur la page, trouver une p***** de connexion Wi-Fi. Pour enfin remettre ça le soir même.

Alors forcément, cela aiguise les exigences, travaille les nerfs, sublime les beaux moments. Hier soir, le Fort St Père a été le théâtre de toutes les émotions, de toutes les contradictions. Premier point positif, le soleil était enfin au rendez-vous, comme pour célébrer la prestation ultra charismatique d’Anna Calvi. Devant une grande scène camouflant de paille au sol les torrents de la veille, elle s’est élevée très haut face à un public se massant petit à petit devant ce blues-rock hypnotique. Toute de grâce et de maitrise, Anna Calvi a mené son set de main de maitresse dans un gant de velours. La grande classe.

Un peu plus tard, c’est Slowdive et surtout les très attendus Portishead qui ont transformé leur musique en réconfort, en puissance, en art de la structure et de l’explosion mélodique. Beth Gibbons, toujours aussi envoutante, a encore réussi ce magique tour de passe-passe de nous convaincre qu’elle chantait pour chacun d’entre nous. Et franchement on avait envie d’y croire. Beaucoup d’anges passent dans ces moments là. Voilà peut-être l’explication de cet étrange phénomène observé dans le ciel juste avant. Deux boules de lumière crevant la nuit. Sorte de métaphore de ce qui se passait ici-bas.

Et puis il y a les moments d’énervement, d’agacement, de frustration. A ce titre, Liars a incarné le plus gros foutage de gueule rarement vu en festival. Bizarrement programmé sur la Grande Scène, le groupe a vomi un set approximatif, prétentieux, horripilant. Il ne suffit pas de gesticuler et de chanter faux pour se voir consacrer nouvelle sensation électro-punk-rock. Là où Breton avait montré un certain savoir-faire en 2012, Liars a démontré qu’on peut aussi brasser de l’air avec du matos hors de prix. Peut-être faut-il considérer que le groupe porte définitivement bien son nom ? Sinon je leur propose « scrooges », le nom est encore libre.

Frustration également avant Moderat de devoir attendre autant de temps, à une heure aussi tardive. Concert impeccable, avec une gestion de la montée en puissance remarquable. Et puis la chenille géante organisée juste avant avait eu le mérite de détendre l’atmosphère. A quand la Compagnie Créole au Fort St Père ?

Allez je viens de trouver un Wi-Fi. Il faut encore que je dorme une heure et avale une pomme’pot et c’est reparti pour la dernière soirée : Temples, Baxter Dury, Mac Demarco

A demain ! 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Euphonies 2578 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte