Chronique d’un scandale, de Richard Eyre [Critique]

Avant de parler du film, je vais juste commencer par les critiques et une introduction qui vous donnera envie de voir ou revoir ce film…

Les critiques :

La critique professionnelle, pour une fois,  est en phase :

• Avoir-Alire.com " Un suspense psychologique haletant servi par deux talentueuses actrices."
• Paris Match "A travers des affrontements intenses, leur duo formidablement accordé sonde l’ampleur des illusions amoureuses… avec une irrésistible touche d’humour anglais."
• Rolling Stone "La joute qui oppose les deux femmes est passionnante, menée avec beaucoup de finesse et un vrai souci de modernité (…)"

Chronique d’un Scandale été nommé aux Oscars 2007 dans plusieurs catégories : meilleure actrice pour Judi Dench, meilleure actrice dans un second rôle pour Cate Blanchett, meilleur scénario adapté et meilleure musique. Le film a également été nommé dans d’autres pretigieuses remises de prix, telles que les Golden Globes avec trois nominations (meilleure actrice dans un drame pour Judi Dench, meilleure actrice dans un second rôle pour Cate Blanchett et meilleur scénario), les BAFTA Awards avec trois nominations (meilleure actrice, meilleur scénario, meilleur film britannique de l’année) et les Screen Actors Guild Awards avec deux nominations (meilleure actrice et meilleure actrice dans un second rôle).

Chronique d’un scandale © Twentieth Century Fox France

Le pitch :

L’histoire retraçant une amitié féminine entre une femme âgée détenant un certain pouvoir, une certaine manipulaiton et une femme plus jeune, ayant une vie accomplie, professeur dans un lycée… Une amitié spéciale qui conduira la plus jeune à vivre quelque chose d’inénarrable et d’inavouable. Jusqu’où cela peut il aller ?

Mon résumé :

Le film démarre sur l’image d’une femme d’un certain âge, proche de la retraite qui écrit dans un carnet qu’elle se sait confidente envers tous, que tout le monde recherche son amitié mais triste constat, elle ne se confie à personne, sauf à lui, seulement lui, le fameux carnet. Elle consigne dans ce journal -qui deviendra machiavélique à la lueur du film- tous ses ressentis tant sur le vécu que sur les gens. Ainsi, on arrive un peu à situer son personnage lorsqu’elle décrit la rentrée scolaire du collège où elle enseigne : à son époque, l’école était bien plus structurée, aujourd’hui les jeunes sont tellement légers, et sans aucune éducation, ils boivent, fument et touchent même au crack en toute impunité ! Pire, elle ne voit en eux que de futurs plombiers et de futures vendeuses, voire même un potentiel de terroristes ! Elle est pleine d’amertume, elle est aigrie. C’est sur cette note que le film démarre.

Et au milieu de tout cela, une jeune femme, la quarantaine, mariée à un homme nettement plus âgé qu’elle, mère de deux enfants dont elle s’est occupée avec dévouement jusqu’à ce jour de la rentrée où elle reprend un travail mis entre parenthèse depuis dix longues années. Cette jeune femme apporte dans la vie de la plus âgée un nouveau rayon de soleil, une nouvelle amitié… amitié ou amour, encore indéfinissable au début mais très vite, on sent une ambiance assez tabou…

Puis le scandale, ce qui va pouvoir enfin créer l’histoire du film : un amour interdit naissant entre un élève et sa professeur… un amour dont on ne peut parler, un amour scandaleux et outrageant… Pourtant est il interdit d’aimer ? personne n’a t il jamais commis d’erreur ? Le film se trame, le drame se vit, on palpe les angoisses de l’une et les angoisses de l’autre sans pour autant que ces angoisses soient les mêmes. Amitié, amours déçues, tout est construit sur l’étrangeté de la relation entre les deux femmes vivant un drame : l’une innocente, l’autre manipulatrice. On en vient à détester la "vieille" car elle n’apparait plus comme "plus agée" mais vieille, aigrie et méchante ; on en vient à excuser la plus jeune pour son erreur, pour sa naïveté : mais est ce bien une erreur, personne n’a t il jamais aimé plus jeune que soit, l’amour est il quelque chose que l’on peut choisir ?

Les Acteurs :

Judi Dench, actrice pur produit Shakesperien, joue parfaitement la vieille mégère aigrie qui saura se faire détester tout au long du film. Judi Dench est considérée en Grande Bretagne comme l’une des plus grandes comédiennes et actrices de son temps. Elle incarne à chaque fois les rôles qui lui sont offerts et revêt à chaque fois le rôle avec panache. Dans ce film, elle remplit l’écran, elle réussit à nous emmener dans son univers avec une ambiance lourde et pesante… Un très beau rôle de nouveau pour cette grande actrice qui a interprété Elisabeh I dans Shakespeare in Love !

Cate Blanchett et Judi Dench © Twentieth Century Fox France

Quant à Cate Blanchett, elle réussit dans son personnage de jeune femme reprenant sa carrière après une longue apparté à apparaitre comme une femme naïve, fragile, qui n’a pas eu le temps de vivre et qui découvre peut être trop tard son état de femme… suffisamment naïve en tout cas pour que l’histoire d’une relation machiavélique nous soutienne jusqu’à la fin, une fin qui ne manquera pas d’ailleurs d’agacer beaucoup de monde… J’ai vu pas mal de film avec elle et j’avoue que dans ce film, j’ai apprécié son jeu, toujours plein de justesse, interprétant magnifiquement les émotions qu’on veut nous faire ressentir…

Cate Blanchett et Bill Nighy © Twentieth Century Fox France

Le mari de Cate est interprété par Bill Nighy, encore une fois à l’aise dans un rôle taillé sur mesure qu’il joue avec toute l’honnêteté d’un homme trompé !

Pour le reste du casting, c’est ICI !

En conclusion :

I LOVED ITTTTT…..

A VOIR pour ceux qui aiment les relations interpersonnelles, et ce qu’on peut faire des relations… pour ceux qui aiment le suspense, pour ceux qui s’interrogent sur les décisions prises par certains sans réfléchir et qui ne veulent pas toujours faire l’effort de comprendre, pour ceux qui la ramènent sans arrêt en disant "quelle idiote" et leur faire comprendre que parfois certaines situations arrivent plus vite qu’on ne le pense, et que surtout on peut tous y être confrontés un jour sans l’avoir vu arriver!

La Bande Annonce :