Je m'entraîne sur des terrains roulants ? Alors il ne faut pas m'attendre à faire des performances sur des terrains techniques. L'inverse est vrai aussi.
Mais alors que faire ? Devrait-on se focaliser sur un type de terrain ? Avant je pensais qu'effectivement, autant se lancer sur les courses qui nous correspondent le plus. J'étais une randonneuse avant de devenir une "traileuse" il y a deux ans. En gros ça veut dire que je ne cours pas vite, mais qu'une vingtaine de bornes avec du dénivelé ne me fait pas peur. Je ne faisais donc ni course sur route, ni trail roulant, en me disant que je n'étais de toute façon pas une "coureuse" et que ce genre de course n'était pas fait pour moi.
Mais voilà que maintenant je pense différemment. Je pense que pour progresser, il faut se mettre dans le dur, se "rentrer dans le lard" comme on dit (j'en ai à revendre du lard en plus !^^).
On ne progresse pas en travaillant nos points forts, mais au contraire en tentant de rendre nos points faibles moins faibles !
Typiquement, un "coureur" qui vient de la route devra travailler les côtes et les terrains techniques, alors que pour nous les "randonneurs" nous avons souvent de bonnes réactions vis à vis des terrains techniques, ce qui nous fait peur, faut bien le dire, ce sont plutôt les portions roulantes !
Après mon "année blanche" l'année dernière suite à mes problèmes de genou, j'ai repris doucement avec des plans d'entraînement, d'abord ciblés sur de la préparation physique générale (renforcement musculaire, endurance fondamentale, vélo), puis j'y ai intégré petit à petit du fractionné.
Très sincèrement, je me souviens que mon papa me faisait faire quelques séries de 30/30 quand j'étais ado, mais à part ça, je n'en ai quasiment jamais fait, même en 2012 quand j'ai commencé le trail.
Je croyait que c'était trop dur pour moi... et c'était un peu du chinois tous ces termes scientifiques (VO2max, VMA courte/longue, seuil,...). Je me suis finalement documentée (vive internet !), et forcée de constater qu'une à deux séances de fractionné me faisaient tenir une vitesse un peu plus élevée un peu plus longtemps. Pour reprendre, j'ai fait des petites courses comme le 5km de Pignan ou la ronde de Gajan (7,5km) où je ne me suis pas trop mal classée. Même si je recommence à m'orienter vers des trails, je n'ai encore pas ré-attaquer de préparation spécifique (comme le travail en côte par exemple). Cet été j'ai suivi un cycle de développement de ma VMA, très (trop ?) difficile à tenir en réalité, mais de ce que j'ai pu faire je pense que les résultats sont plutôt positifs.
Villefranche-de-Panat, 8h30, météo capricieuse avec une légère bruine et un ciel bien couvert.
Au 5ème kilomètre on attaque le "gros" du dénivelé avec 350mD+ sur 5km. Une montée régulière, certes, mais qu'est ce que j'en bave ! Il est grand temps que j'intègre du travail en côtes dans mon entraînement... Là clairement je suis dans le dur !
Au 10ème km, on entame un replat puis une descente très roulante. Là par contre je suis hyper à l'aise, j'allonge et augmente ma vitesse sans trop de peine, voilà qui est assez nouveau pour moi !
Le début du calvaire... un vrai terrain de cross-country qui dure, qui dure, qui duuuuure. Les km passent lentement, les muscles se raidissent et mon genou réclame une pause.
2h45 à mon chrono quand je passe sur le barrage, en me demandant combien de temps Yannick a pu mettre. Le pauvre il doit m'attendre depuis un moment... Les gambettes crient l'arrêt total, mais il reste une petite descente, un joli pont à traverser et je suis accueillie par le speaker qui crie mon nom, et là qui vois-je, l'air stupéfait ? Yannick qui vient d'arriver lui aussi ! Ben déjà rien que ça, c'est une victoire pour moi !! Bon il aura galérer aussi, on est tous les deux dans un état pitoyable !
La morale c'est qu'il y a, certes, des trails différents, mais aussi des conditions différentes ! Je suis curieuse de refaire ce parcours quand le terrain sera moins humide, sure que la 2ème partie ne sera pas la même :-)
J'ai galèré, mais il y a quand même des points positifs :
- j'ai travaillé à la fois ma vitesse de course, et ma résistance à l'effort (pas sure d'avoir envie de faire du cross-country d'ailleurs...)
- une belle petite organisation dans un coin perdu de France
- un très bon repas d'après course
Il y a aussi quelques points négatifs... à froid mon genou s'est vivement révolté, mais il semblerait qu'à J+1 ça aille mieux. Un peu de récup, de vélo et d'étirements et on verra ce qu'il en est la semaine prochaine :-)
Mon chrono : 2h47 (alors que l'objectif était 2h30-35...) 12Fem/35, 5ème SeF Les résultats du 25,6km ici Fanny, Trail&CO