X-Files // Saison 4. Episodes 7 et 8. Musings of a Cigarette Smoking Man / Tunguska (Part 1).
On pénètre à nouveau avec ces deux épisodes dans la mythologie pure de la série. D’un côté en explorant le passé de l’homme à la cigarette et de l’autre en revenant sur cette fameuse pureté, ce
liquide noir extra-terrestre. Cette première partie d’un double épisode m’a légèrement rappelé ce que l’on peut voir actuellement dans The Strain. Mais commençons par « Musings of a
Cigarette Smoking Man ». C’est l’un de mes épisodes préférés de la saison 4. Le fait que Mulder et Scully sont absents de l’épisode (où plutôt que l’on n’entende que leur voix) change
forcément la donne. L’épisode est un vrai hommage au Cigarette Smoking Man et c’est à Glen Morgan et James Wong de s’en occuper avec ce dernier à la réalisation également. William B. Davis est,
depuis le début de la série, un acteur sensationnel. Il parvient à incarner un personnage de l’ombre avec un tel charisme que dès qu’il entre dans la pièce, les choses changent et l’ambiance
devient tout d’un coup beaucoup plus glaciale. Pour le coup, on ne peut pas rêver mieux qu’un épisode centré uniquement sur ce personnage. Je me souviens de cet épisode (mais pas de la première
fois que je l’ai vu). Je m’en souviens car il m’a toujours marqué.
Dans cet épisode on apprend tout simplement qui était le Cigarette Smoking Man quand il était temps, comment il a rencontré William Mulder (puisqu’il y a une relation entre les deux personnages)
et surtout quelle était le but de toute cette organisation. C’est là que l’on va forcément faire un parallèle avec l’histoire (J. Edgar Hoover, la mort de Kennedy, etc.). C’était des parallèles
plutôt bien trouvés qui permettent de voir à quel point X-Files n’a pas peur de se frotter à l’histoire. Depuis le début de la série, on sait pertinemment que le but de l’homme à la cigarette est
purement et simplement de faire respecter les plans d’une autorité supérieure. Et ils sont là pour s’assurer que ces plans sont bel et bien mis à exécution (du coup, c’est là que l’on nous fait
le parallèle avec la mort de Kennedy qui serait dans X-Files une grande conspiration nationale). Ce qui m’a peut-être le plus marqué dans cet épisode c’est sa fin et cette scène où l’homme à la
cigarette se retrouve sur un banc à côté d’un clochard dégustant une boîte de chocolat. Le monologue de l’homme est brillant et truffé de vérités. Au fond oui, la vie c’est bel et bien comme une
boîte de chocolats
X-Files utilise alors toute cette longue tirade pour clôturer un épisode merveilleux qui, sans la présence de Mulder et Scully, parvient à nous parler d’un personnage qui finalement est là depuis le début lui aussi, et qui est tout aussi intéressant et fascinant. Cet épisode aurait pu même changer encore plus de choses, notamment car dans la version originale du script, Frohike meurt des mains de l’homme à la cigarette. La scène avait même été tournée mais finalement Chris Carter va demander à Wong et Morgan de changer la fin. Mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant dans l’anecdote. En effet, les images de cette fin (qui avait été tournée) ont mystérieusement disparues. De quoi rappeler qu’au fond, les histoires de X-Files sont peut-être aussi vraies dans la réalité. Je sais bien que cet épisode est très différent et peut troubler également les fans de la série dans le sens où de toute façon, il y a forcément des révélations qui changent plus ou moins la donne autour du personnage mais cela permet de faire des liens avec des choses que l’on a pu voir et/ou apprendre dans les épisodes précédents. Sans compter que c’est tout de même l’un de mes épisodes préférés de la saison. Je suis un peu à contre courant.
De toute façon, les épisodes qui sont différents des autres et qui se démarquent sont toujours des épisodes intéressants. C’était aussi le cas dans Fringe qui a calqué sa narration sur X-Files. Puis nous avons droit au grand retour de la pureté dans « Tunguska », la première partie d’un double épisode marquant également le retour de … Krycek. Ce dernier est un peu comme quelque chose dont on n’arrive pas à se séparer. Peu importe tout ce que l’on tente de faire, cela ne part pas. C’est à la fois une bonne chose mais aussi un problème dans le sens où j’ai l’impression que X-Files a étiré un peu trop Krycek dans tous les sens. Sa dernière apparition (dans le dernier double épisode de la saison 3) était une fin parfaite pour le personnage, mort à cause de la pureté dans ce bunker militaire. Mais la série ne voulait pas se terminer là dessus. Du coup, les choses évoluent dans un sens complètement différent. Je dois avouer que j’ai été légèrement déçu par le résultat dans le sens où ce double épisode n’est pas toujours aussi efficace qu’il aurait pu être.
On sait pertinemment que de toute façon, X-Files a souvent abusé de la pureté. Mais cet épisode, écrit par Frank Spotnitz et Chris Carter, est pourtant un moyen intéressant de mettre à nouveau Mulder en danger. Ce dernier va même prendre part au cliffangher de l’épisode le laissant avec ces petits asticots noirs dans le corps. Vous vous demandez certainement comment il va s’en sortir ? Tout cela on va en parler très rapidement quand je reviendrai sur la seconde partie. Mais cet épisode va préparer le terrain, permettant dans un premier temps les retrouvailles entre Krycek et Mulder / Scully. Ce sont des retrouvailles qui fonctionnent plutôt bien mais peut-être pas ce que X-Files fait de mieux. Je préfère donc largement tout l’aspect visuel de la série avec ce liquide noir qui grouille comme un insecte dans tous les sens. C’est tout de même quelque chose. Kim Manners capture encore une fois quelque chose de merveilleux. Mais le récit est parfois un peu bringuebalant et à vrai dire, je suis légèrement déçu. J’avais un souvenir différent de ce double épisode, de quelque chose de beaucoup plus subtile mais je constate que tout cela est finalement peut-être dans la seconde partie.
Note : 10/10 et 6.5/10. En bref, de la mythologie à gogo.