Déblogage

Il y a presqu’un an, en juillet, j’évoquais la « blog lassitude ». Et tous les commentateurs d’alors de s’exclamer : « mais non !… » Mais si ! Je suis un peu messie, j’avais annoncé Sarkozy président en avril 2005, le flop de Le Pen et le flop de Bayrou en février 2007. Mais personne n’aime les cassandre, c’est pourquoi on n’aime pas toujours ce que je dis. La chicane gougnagna a infecté la blague et endormie la bloguerie. Personne ne lit plus personne et chacun s’enferme dans son petit clos où seuls sont admis les autres qui pensent comme lui. Fin de campagne, fin de partie. Le coïtus interruptus avec Ségolène a interrompu le coït des visiteurs. Ils venaient butiner leur miel pipolitique, ils se retrouvent avec des voyages et des explorations de la pensée… Arrrrghh ! Rien ne va plus ! (Et certains, qui préfèrent le vague des sentiments au précis des mots, rajouteraient « !!!!!!!!!! »)

Les blogueurs, s’ils ne veulent pas faire grenier, se doivent au ménage de temps à autre. Le temps est-il venu ? Quatre ans après l’engouement des blogs, l’enthousiasme adulte pour le nouveau jouet, force est de constater que ça zappe ado, même une fois passée la quarantaine ! La revue de ma colonne (de gauche) « Amicale » est révélatrice :

Alain : fort sympathique mais arrêté depuis le 6 janvier. 
Annie-Claude : toujours vaillante sous les tropiques.
Blabla : this blog has been archived or suspended (en français mondain dans le texte). On se rassure en se disant que l’archivage vaut mieux que la poubelle. Mais si c’était censuré-suspended ? Comment savoir ? 
Bourrique : toujours à l’œuvre avec humour mais de temps à autre, entre deux rares jours de travail. De grands yeux de poupon en en-tête. 
Charles attend toujours le grand dream kalifornia. Remet les compteurs à zéro à chaque trimestre qui passe. C’est ça l’ado. 
Donghu : une note en six mois, et encore. Dommage. /
Fraise : aussi malade et absent que le PS. Je lui souhaite un meilleur rétablissement et plus vite que le fromage de Hollande. 
François : fin du blog en dernière note ? Oups, non… pas encore. Fin d’une bande de potes seulement. On grandit, c’est émouvant. 
Frédéric : toujours dans le monde, avec le CIC Rouge 
Gérard : ça presse, mais souvent se défausse en dessin. 
Hrundi : une seule note depuis trois mois, plus le goût, pris par autre chose. 
Huu : entré en poésie épisodique, il pense tous les vendredis (dit-il), c’est déjà ça. 
Jean-Stéphane : une photo par semaine. 
Jlhuss : polyphonique plusieurs fois par jour, à donner le tournis, mais réservé au cercle des intimes. 
La Parizienne : de moins en moins Paris et de plus en plus ailleurs. 
Lunettes rouges : expos sur expos, mais tous les 2 ou 3 jours désormais. 
Michèle : la vie qui va, entre ciel et poésies. 
Olivier : résiste. Aime le foie gras et le chocolat, vive la vie ! 
Ossiane : haïkute toujours, mots tus éclairés de fort belles images. Avec 293 commentaires par notes, ou à peu près. 
Paris Croque-note : disparu, has been archived… La Capitale n’intéresse plus le monde. 
Virginie : toujours sympathiquement elle-même, notule quand elle n’est pas fatiguée, entre éval, jeûne et pâtée pour les chats. 

Autrement dit : la moitié a zappé ou se laisse doucement le faire ! Ca vous donne pas envie de continuer en restant tout seul… En attendant j’en fais le ménage pour éclaircir la haie comme on le fait au printemps. Chers amis, prévenez-moi si vous revenez !

Di Brazza, qui jamais mondain ne fut mais préfère viagrablog, publie un second livre sur lulu.com : JE EST UNE O.MBRE, imprimé: €14.00, 188 pages, 6″ x 9″. Il s’interroge : «  Peut-on vouloir écrire comme on peint et peindre comme on voudrait écrire? Souhaiter emporter avec soi le Ciel Natif sur une île déserte? Disserter à propos des oiseaux, des hommes et des hoiseaummes? N’être rien depuis plus longtemps que ne le sont les roses et donner cependant de la voix à propos de tout ?”

Ce sont de graves questions.  Je souhaite un beau succès à ses œuvres.