Projet étudiant : Inactivité par Malta Benoît École Boulle

Par Vincent Espritdesign @espritdesign

Malta Benoît, jeune designer français tout juste diplômé de l’Ecole Boulle Paris nous présente Inactivité, son projet de fin d’année, travaillant sur l’inactivité de chacun au quotidien le tout amplifié par le confort, la paresse, la technologie et les mauvaises habitudes.

« Notre perception de l’environnement domestique correspond à une succession de situations statiques où l’activité physique est très peu présente. Restreignant ses gestes à des gestes de commande ou à des mouvements de la plus petite amplitude possible, notre corps reste le plus clair du temps statique et inactif. Notre habitat est aujourd’hui construit autour de l’idée que le corps doit être materné, protégé. Nos environnements de vie doivent être conçu de manière à nous éviter la moindre souffrance dans notre quotidien. De ce fait, l’engagement du corps dans toutes les activités domestiques, va en diminuant jusqu’à certainement disparaître un jour.
Peut-on envisager de nouvelles formes d’activités physiques dans l’habitat alors que la technologie se substitue de plus en plus aux tâches domestiques? L’aménagement de l’espace domestique peut-il influencer nos comportements au quotidien ? Les objets qui nous entourent peuvent-ils être les vecteurs d’une activité physique ?

J’ai souhaité manipuler des perturbations dans notre environnement quotidien, qui puissent être non seulement acceptées mais finalement désirées, afin d’interpeller le corps, dans le but de faire évoluer les rapports que nous entretenons avec lui. L’idée est de réinvestir une activité corporelle dans nos usages quotidiens afin de le sortir de l’état statique dans lequel l’inactivité l’a plongé. Je soutiens l’idée que l’inconfort peut être envisagé dans nos environnement domestiques et pourrai être le vecteur d’une nouvelle ergonomie dynamique. En considérant le corps en mouvement comme élément central de ma recherche ce projet tente de modifier notre perception de l’espace domestique et de bousculer la vision actuelle que nous avons de l’habitat.« 

Du mobilier, des objets, afin de relancer la machine, relancer la machine humaine par des gestes simples au quotidien ! Son projet se divise en trois pièces majeures, une chaise à deux pieds, un luminaire en mouvement et un jeu d’étagères à atteindre.

«  L’architecture de la chaise construite sur seulement deux pieds permet d’utiliser le corps comme élément de construction de l’assise. Celle ci va donc avoir deux effet distinct sur le corps : dans un premier temps elle va solliciter nos muscles inférieurs jambes et mollets par ce travail de mise en équilibre. Puis, dans un second temps pour relâcher les muscles inférieurs se sont les muscles du dos qui vont prendre le relais. Par cet effet de basculement, la colonne vertébrale va alors s’aligner pour adopter la meilleur posture possible et stimuler ainsi les muscles lombaires. L’effort à fournir reste léger mais permet au corps d’adopter la posture idéale et d’éviter de se vouter vers l’avant . Le corps devient donc actif à travers une situation visuellement statique. Par un léger inconfort le corps va être sollicité et les muscles stimulés.« 

Le luminaire, vise à replacer le mouvement au cœur de la relation avec l’objet, l’équilibre trouvé permettra de la laisser allumé.

« Jean Baudrillard dans Le système des objets définit nos gestes quotidiens comme « une succession de gestes pauvres […] dont le rythme est effacé » La visée de cet objet est de réinvestir le corps dans nos gestes de commande en redonnant une certaine théâtralité à ceux ci. Inspiré des balances romaines, cette lampe joue sur la notion d’équilibre et d’éphémérité en amenant l’usage à répéter cette gestuelle plusieurs fois dans la journée.« 

Les étagères, telles des prises d’escalades visent à percher les objets du quotidiens, vous forçant à aller les chercher !

Plus d’informations sur le designer : Malta Benoît

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